La Semaine du shōjo : La condition féminine dans le manga
Cette semaine, c’est la semaine du shōjo grâce au cite Le club shōjo. En 2023, la Semaine du shōjo se déroule du 24 au 30 avril. Le thème proposé est : « Le(s) shōjo abordant la condition féminine que vous préférez ». Et je dois dire que ça été fort compliqué. Je m’aperçois que je lis très peu de manga de ce type ou alors ce sont des seinen. Du coup ça ne rentre pas vraiment dans la catégorie. Heureusement, j’ai tout de même trouvé des titres que j’aime et qui, je trouve, entre bien dans cette catégorie. Le(s) shōjo abordant la condition féminine, il doit y en voir, mais soit j’y ai pensé, soit je ne les lis pas.
C’est une thématique très vaste et qui me parle forcément. La condition féminine a beaucoup évolué tant en France qu’au Japon et si on trouve bien souvent qu’il y a plus encore de chemin à faire chez eux que chez nous, il y a tout de même encore de nombreux points communs.
Entre les lignes de Tomoko Yamashita – Kana
À 15 ans, Asa perd ses parents dans un grave accident de voiture. Elle est recueillie par sa tante Makio, 35 ans, sœur cadette de sa mère. Makio est autrice de romans pour adolescentes. Elle vit plutôt en recluse, n’étant pas très à l’aise en société. L’arrivée d’Asa bouleversera la vie des deux femmes. Asa découvre soudain le monde hors de son cocon familial et n’est pas habituée à quelqu’un comme sa tante, qui lui parle avec autant de franchise, quoique souvent avec maladresse.
Makio avait beau être en couple, elle n’avait pas comme objectif d’avoir un enfant. Son travail et ses envie n’étaient pas compatible. Elle-même n’était pas très famille, elle s’entendait mal avec sa sœur, si bien qu’après son décès elle n’éprouve rien de particulier. En revanche, elle va s’occuper de sa nièce. C’est sur un coup de tête lors du repas des funérailles qu’elle décide de la garder chez elle.
Commence une colocation qui pourrait bien apporter à l’une comme l’autre beaucoup de choses positives. Asa n’exprime pas sa tristesse. Pour le moment, elle digère le contrecoup à sa façon.
Etre une femme moderne, qui aime son travail, qui choisit si elle veut être seule ou en couple et qui n’a pas forcément envie d’avoir des enfants. C’est quelque chose qu’on commence à accepter, mais c’est encore compliqué au Japon. L’avenir semble tout tracé. Faire des études, se trouver un travail, un bon mari, avoir un enfant et s’en occuper. L’avenir semble facile. Mais pour celles qui ne veulent pas rentrer dans le moule c’est une autre histoire. C’est une des thématiques abordées dans Entre les lignes.
Si nous étions adultes… de Takako Shimura – Akata
Ayano est professeure d’école primaire. Un soir, après une longue journée de rencontres avec les parents des élèves, elle décide de faire un détour avant de rentrer chez elle. Dans le petit bar-restaurant qu’elle aime fréquenter, elle rencontre Akari. Entre elles, le courant passe très vite… Sous l’effet de l’alcool, les deux femmes finissent par s’embrasser. Mais Ayano n’est pas aussi libre qu’elle le laisse paraître…
Ayano n’est pas libre car elle est marié, sa rencontre avec Akari va tout busculer. Car même si elles n’ont échangé qu’un baiser, pour Ayano ce n’est pas anodin. Est-elle vraiment heureuse avec son mari ? Est-ce que c’est bien la vie qu’elle a envie de vivre ? Mais peut-elle tout détruire d’un coup et se lancer dans une relation en dehors des clous ? Tant de questions pour la jeune femme qui se retrouve à un tournant de sa vie.
De l’autre côté nous avons Akari qui semble toujours tomber amoureux de femmes, mais il y a toujours des problèmes. Ce n’est pas facile de construire une relation de couple dans une société où la norme reste l’hétérosexualité. Elle aimerait une relation stable, mais encore une fois alors qu’elle pense avoir trouver la femme de ses rêves, cette dernière est mariée… Pis, elle rencontre le mari et se sens vraiment mal. Takako Shimura dissèque les sentiments et les réflexions de ces deux jeunes femmes, mais aussi de leur entourage. Le mari est parfaitement au courant, et cela met un froid dans leur relation, pourtant ça ne devrait être qu’un baiser, mais pour Ayano c’est un véritable ouragan qui lui tombe dessus et remet en question beaucoup, beaucoup de choses.
Aimer qui ont veut ça semble simple sur le papier, mais c’est une autre paire de manche dans la réalité.
Kamakura diary d’Akimi Yoshida – Kana
Quand Yoshino, la deuxième fille d’une famille de trois sœurs, reçoit l’annonce de la mort de son père, elle est en train de se réveiller dans la chambre d’un garçon… Le décès de ce père, qu’elle n’a plus vu depuis longtemps, à la suite du divorce de ses parents, ne l’émeut pas beaucoup… Pourtant, cette nouvelle pourrait bien changer leur vie !
Comment ne pas parler de la condition féminine sans parler de Kamakura Diary. Le destin de jeune fille d’une même famille. A ma grande honte ne n’ai pas encore terminé de le lire (jetez moi des pierres). Mais je sais en ayant lu une partie que c’est tout à fait dans la bonne thématique. Il n’y a pas une façon d’être une femme, mais une multitude. On ne doit pas imposer sa vision aux autres. Chacune d’entre nous devrions pouvoir avoir le choix d’être ce que l’on a envie de devenir. De réussir, de se tromper et de recommencer.
Je remercie encore Club Shōjo de m’avoir contacté pour participer. J’ai manqué un peu de temps, mais ça m’a fait me creuser la tête car j’aborde rarement les anime et les mangas par des thématiques. Je recommande bien entendu la lecture de ces trois titres.