[cinéma] Jusqu’à mon dernier souffle
C’est totalement par hasard que j’ai appris la sortie du film Jusqu’à mon dernier souffle (Jab Tak Hai Jaan) en France, en bonne fangirl de Shah Rukh Khan, je me suis empressée de réserver ma place pour aller le voir au Brady au métro Château d’eau (et ce malgré des soucis avec ma carte fnac… Mais c’est une autre histoire !). La séance était complète, dans la file d’attente : des vieux, des jeunes, des femmes, des hommes, des indiens et une majorité de visages pâles dont moi. C’est dans une ambiance bonne enfant que nous avons pris place pour 2h50 (attention ça peut faire très mal aux fesses, surtout quand on a pas droit à l’entracte au milieu !!) de film romantique.
Un Bollywood avec Shah Rukh Khan ça ne se refuse pas surtout quand il s’agit du dernier film de Yash Chopra décédé cette année à l’âge de 80 ans. Réalisateur reconnu (Veer-Zaara, Dil To Pagal Hai…) et producteur au nez fin (Dilwale Dulhania Le Jayenge, Chak De ! India, Dhoom, Hum Tim, Ta ra rum pum), c’était une grande figure du cinéma indien.
Qu’en est-il de l’histoire ? Samar, personnage mystérieux et introverti, rejoint l’armée indienne pour fuir sa vie passée à Londres. Au Cachemire, il rencontre Akira, une jeune journaliste qui tombe éperdument amoureuse de lui. Ce nouvel amour réveille en lui les souvenirs du passé, et tourmente le présent.
Comme c’est souvent le cas dans ce genre de film romantique l’histoire est en deux parties. La première nous raconte le passé avec son lot de rebondissement et de problèmes et la seconde la résolution des fameux problèmes avec une conclusion souvent en Happy End, mais pas toujours.
De l’amour, de la musique, des drames, des rebondissements, de la danse et de beaux paysages, voici les ingrédients d’un très bon film. Jab Tak Hai Jaan est certainement le film le plus occidentalisé qu’ait pu réaliser Yash Chopra. Moins kitch aux yeux d’un étranger, il rentre dans la catégorie des films musicaux comme on peut en avoir nous aussi. Paradoxalement, Jab Tak Hai Jaan reste très classique dans son histoire et son développement. Mais ce n’est pas pour déplaire aux spectateurs que nous sommes avide d’écraser une larme sur des amours impossible.
Résolument moderne, Jusqu’à mon dernier souffle, tend à plaire à un public d’initier mais aussi d’amateurs cinéphile qui seraient encore réticent aux films indiens. Les chansons sont vraiment tournées comme des clips à part entière. Moderne aussi car oui il y a des baisers dans ce film, si c’est possible, même s’ils restent chaste ils s’embrassent quand même, ils vont même faire frotti-frotti sous les draps… Wouhhhaa ouais je suis choquée (enfin presque :p).
Quelques passages m’ont tout de même amusé. Je pense entre autre à celui où l’on rencontre le beau-père de l’héroïne cultivant son vignoble anglais (sur le coup j’ai cru qu’ils étaient en France car nous avons eu droit à un coup d’accordéon). Pour bien montrer qu’il est vigneron et pas vendeur de curry, on le verra toujours un verre de vin à la main, même pour dire au revoir à ses hôtes sur le pas de la porte…
SRK est sensé avoir 25 ans au début du film, ce qui malgré le maquillage reste peu crédible, mais on ne leur en veux pas (en plus il a un regard qui tue, donc je lui pardonne tout !). Le coup des deux accidents est aussi assez farfelu, mais boooon on laisse glisser. C’est Bollywood.
Parlons musique, car c’est évidement très important dans ce genre de film. C’est A R Rahman (Lagaan, Dil Se, Swades, Slumdog Millionaire, Elizabeth : l’Âge d’or, 127 heures…) qui s’y est collé. Et j’avoue être tombée sous le charme de certaines chansons comme Challa, Ishq Shava ou encore Jiya Re. Même si cela reste très classique, le charme opère toujours. La preuve le CD est déjà dans mes étagères.
La compétition de danse, à laquelle vont participer nos amis, est elle aussi filmée à la façon d’un Sexy dance ou Battle honey. On est donc assez loin de la danse folklorique indienne. C’est frais, c’est sexy et c’est beau à voir.
Je n’ai pas pu m’empêcher d’écraser une larme à la fin, parce que voilà CA c’est une belle histoire d’amour, les protagonistes sont torturés, ils en prennent plein la face avant d’enfin profiter de la vie plus sereinement. Que vous soyez fleur bleue ou pas je vous conseilles vivement Jusqu’à mon dernier souffle.
18/20