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Etre bien dans sa peau et ses vêtements : Boys Run The Riot

Boys run the riot est un manga de Keito Gaku. Lecteur de mangas depuis l’enfance, celui-ci avait toujours rêvé de devenir mangaka, mais s’était un peu détourné de cet objectif à cause de sa passion pour le basket. C’est finalement dans la vingtaine qu’il revient vers ses premières amours et qu’il tente de se lancer en tant qu’auteur professionnel. Pragmatique, il se dit que le plus efficace serait de parler d’un sujet qui lui est proche… Et c’est ainsi qu’en remportant le Prix Espoir (section « Jeune ») du 77e prix Chiba Tetsuya, il se propulse sur le devant de la scène et lance sa première série : Boys Run the Riot. (Bio rédigé par Akata).
Prépublié dans le Young Magazine j’ai très tôt entendu parler de se titre dans les médias japonais. J’étais très curieuse de le découvrir et j’ai résisté à acheter la version US sortie un peu avant nous. C’est finalement aux Editions Akata que j’ai pu enfin mettre la main sur cette pépite.

De quoi ça parle ?

Ryo, assigné femme à la naissance, se sent mal dans son corps et l’identité de genre qu’on cherche à lui imposer. Refusant de porter son uniforme de fille, il essaie autant que possible de se rendre au lycée en tenue de sport. Mais quand un nouvel élève débarque, son destin change ! Malgré le look de « voyou » de ce dernier, ils découvrent qu’ils partagent la même passion pour la mode. Aussi, passé un premier contact difficile, ils décident tous les deux de se lancer dans un grand projet : créer, ensemble, une marque de vêtements avec pour rêve et revendication de pouvoir s’affirmer et s’exprimer en dehors de ce que la société essaie de leur imposer !

© Keito Gaku / Kodansha Ltd.
Une belle histoire d’amitié

Au Japon, l’obligation de porter un uniforme est à la base pour que tout le monde soit identique et que rien ne puisse déranger l’attention des jeunes ado de leurs études. Mais quand on est née fille et qu’on se sent garçon alors c’est plus compliqué. Ryo se sent mal dans ses fringues qui jour après jour lui rappellent sa dysphorie de genre. Il décide donc de porter le jogging des cours de sport. Ce n’est que le week-end qu’il est libre de s’habiller comme il veut. Il va faire la connaissance de Jin un nouvel élève plus âgé et surtout sortant un peu du moule. Une passion va vite les relier : les fringues. De but en blanc Jin propose à Ryo de créer une marque street wear.
Ce n’est pas si simple car au début Ryo est méfiant, mais au fil du temps ils vont apprendre à se connaître et profiter l’un de l’autre des atouts de chacun. Une troisième personne viendra se joindre à eux. L’affaire est lancée. C’est dans la mode, dans leurs vêtements qu’ils vont y mettre toutes leurs frustrations et leurs envies de liberté.

Simple et efficace

Boys run the riot parvient à faire passer de nombreux messages avec une histoire simple mais prenante. Ryo a terriblement peur de la réaction des autres quand il parle de son genre. Et il n’a pas totalement tort car il se fait harceler, insulter et abandonné par ses potes. Alors que Jin qui n’est pas concerné, mais ouvert d’esprit, va simplement lui demander de lui expliquer. Être le clou qui dépasse, ce n’est pas bien vu au Japon. Que ce soit Jin ou Ryo, chacun d’eux veut juste vivre sa vie pleinement au -delà des préjugés sur les apparences. Le pouvoir de l’amitié et de la tolérance  vont, à n’en pas douter, faire évoluer nos trois amis pour accéder à leurs rêves.

Les dessins sont parfois encore un peu hésitants et un peu figés, mais qu’importe le récit s’impose comme le principal intérêt du manga. Indispensable, Boys run the riot ne m’a pas déçu bien au contraire. La transidentité est encore trop peu comprise. Ce manga tranche de vie se veut pédagogique et s’en sort parfaitement. J’ai hâte de lire la suite de leurs aventures.

Excellent début pour Boys run the riot, une série courte en quatre tomes que je recommande chaudement. Je l’attendais avec impatience et ma patience a été récompensée. Keito Gaku nous présente une œuvre chargée d’émotions, de rage et de liberté. A lire sans retenue et à mettre dans les CDI d’urgence.

Public : tout public - + 14 ans

Service presse

 

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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