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La fin du monde selon MUCC

AICL-2683Il y a 10 ans, un 9 août plus précisément, la France découvrait MUCC sur la scène à la Locomotive. Ce jour-là, le public a reçu une claque après la déception émanant de la prestation décevante de Dir en Grey à l’Olympia, quelque jours plus tôt.
Pourtant, après trois concerts parisiens et plusieurs changements de tourneurs, plus rien.
Cinq ans que MUCC n’avait pas foulé le sol de notre bon vieux continent. Pendant ce temps, leur style a changé, moins métal, plus électro, moins rock et plus pop. Un revirement que beaucoup de fans n’avaient pas apprécié. Kyutai, Karma et Shangri-La, leur trois précédents opus avaient laissé un arrière goût d’inachevé et d’amertume. Si bien que bien peu ont jugé nécessaire d’écouter The end of the world. Grosse erreur.

Après s’être essayé à l’électro, MUCC serait-il de retour dans un genre plus rock, résolument plus proche de ce qu’on attendrait d’eux ? The end of the world est en tout cas un bon album ! Entendons-nous bien, point de retour au source avec un MUCC neo-metal, mais un album pop-rock mélodique bien pêchu et équilibré. Pour les grincheux, l’album manquera sans doute de cohérence, mais c’est bien là un atout de poids : pas de répétition et des styles différents qui donnent une furieuse envie de battre du pied, de danser ou d’agiter la tête selon votre humeur.

Si, comme à son habitude, Miya compose la majorité des morceaux, Tatsuro et Yukke ont eux aussi apporté leurs pierres à l’édifice : avec Ender Ender, on retrouve un groupe coup de poing, entre riffs énervés et chœurs mélodiques. Taillée pour le live, elle saura faire bouger les fans, tout comme Hallelujah ou Ms. Fear. Ces chansons confirment que le groupe a la niaque et a délaissé définitivement ses délires électros pop mal maîtrisés.
369(Mi-ro-ku), aux accents folk-rock, est sans nul doute la plus accrocheuse de l’album, presque un ovni offert par un Tatsuro en grande forme. Elle reste en tête pour ne plus vous lâcher.

Utiliser comme dernier titre une balade est un effet de style discutable : l’auditeur est sur sa lancée, et « boum », l’émotion retombe comme un soufflet. Comme lors d’un concert, on aime terminer avec de l’adrénaline, pas un oreiller. Archétype même de la balade mielleuse et dégoulinante, Shinde hoshī hito n’échappe donc pas à la règle, et plombe la fin de l’album, donnant une furieuse envie de zapper avant. Petite déception sur la fin donc, mais qui ne peut gâcher tout le plaisir que procure le reste de cette galette.

Cette fin du monde est une bonne surprise dans le paysage morne qu’est le visual kei depuis quelques années. Se raccrocher à ces perles que savent encore nous donner les anciens groupes donne l’espoir d’un retournement de situation et le retour à la bonne musique. Ce n’est donc pas un message de désespoir, mais bien de renouveau que MUCC donne avec cet album. Que ce soit voulu ou pas, peu importe, pourvu qu’on en prenne plein les oreilles.

N’hésitez pas à jeter un coup d’œil au nouveau bébé de MUCC. L’album est disponible en version européenne (téléchargement ou physique).

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Cet article a été rédigé pour Journal du Japon.

Tanja

Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis plus de 25 ans. Tombée très tôt amoureuse du Japon, elle est rédactrice depuis 1997 dans différents fanzines, magazines (Japan Vibes, Rock one), webzines (JaME, Journal du Japon) ainsi que sur son blog (Last Eve). Avec son groupe de visual kei français elle fait en 2004 la première partie de Blood premier groupe de vk à venir en France. En 2019, elle co-crée le podcast du BL Café pour parler de Boys' love aux plus grand nombre. Puis en 2022, elle intègre la team du Cri du mochi pour parler manga et anime généraliste sur Twitch.

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