Shimazaki in the land of peace
Shimazaki in the land of peace est un manga de Gouten Hamada et Takeshi Seshimo prépublié dans le magazine Morning (seinen). La série a remporté le 8e Prix Takao Saito en 2024. En France, c’est Pika édition qui nous permet de découvrir ce nouveau manga. Shimazaki in the land of peace est dans ma sélection de la rentrée 2025.
De quoi ça parle ?
Enlevé par la Ligue de Libération économique (LEL), un groupe armé opposé à la communauté internationale, quand il était enfant, Shingo Shimazaki est devenu un agent de combat au service de cette organisation. Trente ans plus tard, il déserte et parvient à rejoindre son pays natal, le Japon. Désormais, Shimazaki aspire à vivre paisiblement dans ce qui semble être, à ses yeux, un paradis sur Terre.
Mais son passé d’arme humaine n’est pas sans conséquence : est-il seulement possible pour lui de trouver la paix ?
Shimazaki at the café
Shimazaki a été enlevé enfant lors d’une prise d’otage d’un avion de ligne. Seul survivant, il est ensuite élevé par la Ligue de Libération économique (LEL). Bien malgré lui, il devient un agent de combat au service de cette organisation. 30 longues années plus tard, il s’enfuit et retourne au Japon pour être réhabilité. Lui, ne pense qu’à devenir monsieur tout le monde et vivre en paix. Mais est-ce tout simplement possible quand on a été mercenaire toute sa vie. Lui en laissera-t-on simplement le droit ?
Shimazaki est très mauvais dans tout ce qui touche au quotidien. Avoir un travail, même basique, et le garder c’est compliqué. Il a de vie sociale qu’avec d’autres personnes dans le même cas de figure que lui. Il n’a pas les bases pour s’intégrer à la société. Sa bonne volonté pour lui suffit-elle à se fondre dans la foule ? Quand il s’agit de ses réflexes de soldat, c’est une autre histoire. C’est un expert, il n’a rien perdu de sa vitesse ou du maniement des armes.
Shimazaki profite de la vie
Ce titre signé par Gouten Hamada au scénario et Takeshi Seshimo au dessin a remporté le Prix Takao Saito en 2024. C’est avec une justesse rare que ce sujet sensible devient un manga passionnant. Sobre et minimaliste, Shimazaki in the land of peace, nous touche au plus profond de nous alors qu’un décompte inéluctable s’égraine à chaque fin de chapitre. En seulement quelques pages on ressent une certaine compassion pour cet homme devenu mercenaire alors qu’il n’avait rien demandé. J’ai bien l’impression qu’on ne va pas lui laisser le loisir d’un retour à la vie normale. Peut-être car elle est impossible. S’il a des problèmes pour s’intégrer, c’est aussi parce qu’on ne lui fait pas confiance qu’il est traqué alors que lui n’aspire qu’à une vie tranquille.
Shimazaki in the land of peace est une excellente découverte qui n’a pas volé sa distinction au Takao Saito. C’est une lecture profonde, tout en étant très accessible grâce à la sobriété de son dessin.
Service presse
