Japan expo 2025 : Le debrief

C’est le moment de faire le debrief de cette Japan Expo 2024. Après une pause d’un an à cause du covid le salon a bien du mal à trouver une nouvelle dynamique. Il se concentre sur ce qui a toujours fonctionné sans prendre de risque. Les invités reviennent et les fans s’essoufflent. Le temps plus clément qu’en début de semaine nous a permis d’apprécier pleinement la convention. Si les visiteurs sont venus plus nombreux qu’en 2024, la convention a bien du mal à retrouver les chiffres d’avant le COVID.
JAPAN EXPO une convention vieillissante ?
C’est toujours un plaisir de retrouver ses petites habitudes : Interviews, conférences publiques, stands en tout genre, primes à l’achat, stands amateurs etc. J’ai beaucoup apprécié la conférence du seiyuu Takahiro Sakurai qui a fait une belle performance en direct. J’ai pu interviewer le producteur Nao Hirasawa et ainsi apprendre beaucoup de choses sur son métier et son parcours. J’ai aussi interviewé Kim Bedenne qui s’occupe du bureau à Tokyo de Ki-oon. Là encore, ce fut une discussion riche et passionnante.
J’ai beaucoup discuté avec des éditeurs, avec d’autres medias et avec des amis/amies. C’est une occasion unique de se retrouver tous au même endroit. J’ai abdiqué le dimanche car 3 jours de JAPAN EXPO et un concert au Stade de France, c’était trop pour moi surtout avec le manque de sommeil dû à la canicule.

Cependant, j’ai eu bien du mal à trouver la motivation de venir cette année. Aucun invité n’avait éveillé mon attention. Les propositions 2025 sont paresseuses et vieillissantes. On nous rabâche des licences comme Dragon ball, Evangelion ou Goldorak. Junji Ito est venu en France il y a à peine deux ans au festival de la BD d’Angoulême.
Les invités manga et anime sont en décalage avec mes attentes. J’ai l’impression qu’on s’adresse aux fans qui sont restés bloqués dans les années 90 voir 80. Les autres seront tristes du peu de propositions en accord avec l’actualité. Il y a peu d’invités manga, du coup on peut vite ne pas connaître et se retrouver sans personne à vouloir voir.
Quand la programmation a voulu suivre la hype avec Solo Leveling, c’est sous un intitulé trompeur. La présence du dessinateur de Solo Leveling est annoncée en grande pompe. Sauf que le dessinateur qui a le plus travaillé sur la série est décédé. Disciples n’a participé qu’à son remplacement. Il semble même qu’ils aient été plusieurs car il s’agissait de ses assistants… Si beaucoup n’ont vu que du feu, je trouve tout de même que c’est trompeur. Que ce soit le souhait des ayant droit ou pas.
Les éditeurs semblent eux aussi de plus en plus frileux (la venue d’un artiste coûte très cher) et optent pour d’autres conventions en France ou en Belgique pour y faire venir leurs mangakas. Chose positive, c’est l’occasion de mettre en lumière les mangakas Français.
Heureusement, les différents éditeurs de manga misent beaucoup sur les attractions, merch et primes à l’achat pour faire venir le public sur leurs stands. Il devient effrayant de voir des personnes insulter les éditeurs parce qu’un « cadeau » n’est plus disponible. Ca reste des cadeaux dont on peut se passer. Rien n’excuse les insultes et les messages agressifs.
Le stand de Crunchyroll était particulièrement impressionnant. Mais les autres avaient aussi beaucoup misé sur l’attractivité de jeux, des stamps rallye ou de stands photo. On sent l’envie de se démarquer et d’aller plus loin que l’aspect boutique.
La J-music c’est fini ?
Certains artistes musicaux sont déjà venus l’année dernière seulement et d’autres viennent quasiment chaque année.
Les invités musicaux ne semblent être là que pour remplir le planning des différentes scènes sur quatre jours et non pour nous apporter les meilleurs sons du Japon en rapport avec les anime.
Les conventions allemandes, américaines et sud-américaines ont préféré un contenu qualitatif, avec quelques artistes, plutôt que du quantitatif avec de parfaits inconnus. C’est toujours sympathique de découvrir de nouveaux artistes, mais quand on voit ce qu’on peut proposer en lien avec les anime, on s’attendait à beaucoup mieux. Pour la toute première fois depuis les premiers concerts d’artistes Japonais, je ne suis allée à aucun d’entre eux. La scène Karasu me manque cruellement.

Le festival JAPAN EXPO a perdu de sa superbe, coincé entre son envie de plaire à la génération du Club Do et son incapacité à toucher le public plus jeune amateur de licences récentes. Certes le public se déplace encore par habitude, mais la frilosité ambiante ne permet pas d’atteindre des records. Pis, la convention Allemande Dokomi, et ses 215 000 visiteurs, dame le pion à la convention française en se concentrant sur 3 jours seulement.
Les achats
J’ai essayé d’être raisonnable (tout du moins par rapport aux années précédentes). De toute façon il y a trop de sorti et je n’ai absolument pas l’argent pour acheter toutes les séries que je suis sur le mois de juillet. J’ai profité de l’occasion aussi pour récupérer des services presse. J’ai préféré faire une partie de mes achats dans ma librairie.
J’ai profité des stands éditeurs pour faire des photos et rapporter des souvenirs.



La convention devra se renouveler pour reconquérir le public qu’elle a perdu depuis la coupure du COVID. J’ai l’air de ne pas être contente, et dans un sens je le suis car je souhaite plus que tout que ce festival perdure. J’espère vraiment un regain de nouveautés et d’énergie venant de leur part parce que même si je râle, c’est parce que je veux que l’aventure continue encore longtemps. C’est un rendez-vous important et crucial pour tout le monde. Et c’est parce qu’on l’aime que je le juge durement.
