Le raffinement jusqu’au bout de la page avec Veil
Veil est un manga dessiné par KOTTERI sous ce pseudo on peut y trouver principalement les dessins en rapport avec Veil, mais aussi quelques fanart sur le compte Pixiv. On retrouve cette autrice, sous d’autres speudos masculins, sur les mangas de type seinen et shōnen accompagnée d’un scénariste (Chroniques des sept cités avec Yoshiki Tanaka -en décembre 2021 chez Noeve- que l’on connait pour Arslan et Les héros de la galaxie). Le tome 3 de Veil sort en décembre 2020 au Japon (l’édition Amazon avec le thé est magnifique). Cette petite merveille va encore nous faire briller les yeux. Elle aime le thé, Gucci et les chats. C’est chez Noeve grafx qu’est sorti ce manga, en version simple ou en coffret.
L’homme est un officier de police, la femme est aveugle ou du moins n’ouvre jamais les yeux. Les noms, les lieux, l’époque n’ont pas d’importance, car notre plaisir consiste à simplement les regarder se rapprocher l’un de l’autre à travers les chapitres.
« Entièrement en couleur, ce manga est construit comme une représentation de petits moments de vie entre les deux protagonistes, interrompus par de sublimes illustrations offrant comme un sentiment de rêverie. » Cela résume parfaitement le contenu de ces deux premiers tomes. Je dois dire que Noeve a mis le paquet sur cette édition. J’ai pris la version coffret et je ne regrette pas mon investissement. Les finitions sont de qualités avec toutes les options possibles, l’autrice elle-même est sous le charme de notre édition. Un bel écrin pour un manga atypique.
Veil c’est quoi ? La rencontre entre deux personnes, on ne sait pas si c’est de l’amour ou de l’amitié qui les lie, mais une chose est sûr il y a une certaine fascination entre eux. Lui pour la beauté de la jeune femme, mais aussi son côté tactile et sa franchise, pour elle un homme qui ne la prend pas pour une poupée de verre qu’on devrait mettre sous cloche. Tous les deux vont travailler ensemble, se charmer, s’amuser ensemble. C’est très doux, très délicat, il reste un parfait gentlemen et elle en profite parfois. Chaque chapitre est un petit bout de leur vie, il n’y a pas vraiment d’histoire à proprement parler. On est dans une sorte de monde parallèle entre la Russie et l’Angleterre… Coincée dans les années 50/60. On ne sait pas vraiment et qu’importe après tout. On est dans leur petit monde à eux, une sorte de monde parallèle.
Les courbes d’Emma sont délicates, c’est à la fois sensuelles et pourtant très pures. Elle a un faux air d’Audrey Hepburn dans Diamants sur canapé. Parfois on a plus l’impression de voir une actrice sur les tapis rouge qu’une jeune employé de la police. Lui, c’est Aleksander, il a une prestance folle, grands et bien battis. Même si elle ne peut le voir elle s’est vite habitué à sa présence. On sent une vraie complicité entre eux.
Je ne m’y connais pas vraiment en mode, mais on trouve dans Veil quelque clin d’œil à de grandes maisons de couture. Ici, une illustration d’Emma avec la robe Mondrian d’Yves Saint Laurent datant e 65, là, un logo inspiré de Gucci (puis qu’elle adore cette marque). Je laisse des personnes plus calées que moi en parler plus longuement, personnellement, je suis sous le charme rien que sur les illustrations et les croquis.
Veil est un manga sans en être un peu art book mis pas que… Une chose est sûre et certaine vous ne devez pas passer à côté de ce magnifique ouvrage. C’est l’une des perles de cette année !