Ce qu’il n’est pas, une colocation surprenante
Le roman Ce qu’il n’est pas est écrit par MORIHASHI Bingo. C’est est un romancier japonais né le 2 mars 1979 et originaire de la ville d’Hiroshima. Après sa sortie du lycée, il fréquente l’université des Arts d’Osaka. Lors de sa formation, il recevra notamment l’influence de Kazuo Koike (Lady Snowblood, Crying Freeman). Juste après ses études, il intègre le studio de jeux vidéo Capcom, au sein duquel il va travailler quelques années. Sa collaboration la plus notable reste son intervention sur la licence Devil May Cry, à partir du troisième opus. Ses ajouts sur le personnage de Dante, et notamment l’ambiguïté de son orientation sexuelle, n’auront pas manqué de faire couler beaucoup d’encre…
En 2006, Bingo Morihashi quitte Capcom pour devenir écrivain. C’est finalement en 2011 qu’il créé Nine Stories, sa propre entreprise, spécialisée dans l’écriture de scénario pour les jeux vidéo. En parallèle, il continue à écrire de nombreux romans, des scénario de mangas, ainsi qu’à intervenir comme conférencier dans de nombreuses écoles de formation. En France on n’a pu le découvrir en tant que scénariste sur le manga Celle que je suis avec la mangaka Koko SUWARU.
L’auteur est originaire d’Hiroshima et ça se sent. Il a à cœur de nous faire découvrir sa région offrant aux lecteurs une visite d’Hiroshima et des environs comme Miyajima. Grand big up à Alexandre Goy le traducteur du roman, il a sans doute fallu beaucoup se documenter et avoir beaucoup d’imagination pour adapter certains dialogues.
Mes deux personnages principaux sont attachants. Shirô Matsunaga, fatigué de vivre entouré de ses sœurs et de sa mère, a décidé de finir ses études en internat, loin de Tokyo ! C’est donc très enthousiaste qu’il part à Hiroshima, pour vivre ses années lycée dans l’indépendance et l’insouciance. Pourtant, ce nouveau quotidien lui réserve une surprise de taille : Mirai, son colocataire, se révèle être un homme transgenre. Mis dans la confidence, Shirô devra l’aider à protéger son secret, tout en menant de front révisions, vie amoureuse et petit boulot…
Shirô n’aspire qu’à la tranquillité loin de la tyrannie de son entourage, et à l’absence de son père Masaki Matsunaga. Nous l’avions rencontré dans Celle qu’il n’est pas. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on a plus envie de lui filer des baffes que de l’admirer. En même temps il est assez raccord avec le personnage que nous avions découvert dans le manga.
Notre jeune garçon vit avec Mirai qui cache un lourd secret pour autant il va au fil du temps se détendre et ils vont apprendre à être heureux. Sans s’en rendre compte ses deux là vont forger une amitié particulière. Shirô semble subir les événements plutôt qu’à les maîtriser. Mais n’est ce pas le cas aussi de Mirai ? On a l’impression qu’il fait ce qu’il a envie, mais ne trompe-t-il pas son monde ?
Le récit doux amère de MORIHASHI Bingose dévore rapidement, la lecture est fluide et agréable. Shirô est près à protéger le secret de Mirai, mais il n’est pour autant pas impossible qu’il fasse des erreurs fâcheuses. Pourtant les deux garçons arrivent toujours à se retrouver. Les différentes thématiques développées dans ce roman en rapport avec le transgenre aurait pu être très casse gueule. Mais elles sont développées avec bienveillance. Shirô fait des erreurs, comme on n’en fait tous sans le vouloir. Mirai aussi le blesse bien souvent sans s’en rendre compte. Ce qu’on ne vit pas, on ne le comprend pas totalement. Nous avons chacun des blessures à nous d’apprendre aux autres à les appréhender.
Les liens du sang, les liens avec notre ADN, rien n’est évident, rien n’est facile.
Ce qu’il n’est pas est une série de sept romans, le deuxième sortira le 22 août prochain et je l’attends avec impatience. J’ai vraiment envie de savoir ce qui va arriver à notre jeune Shirô. Le résumé m’a donné très envie de connaître la suite. J’espère que dans la suite on pourra entrer les sujets plus en profondeur sans effleurer la surface.