InterviewInterviewMusique

Interview : MAN WITH A MISSION

Après une tournée avec Zebrahead en 2015, MAN WITH A MISSION a décidé -un peu sur un coup de tête quand même- de venir faire une petite tournée en Europe. C’était l’occasion de les voir, non pas une, mais deux fois ! Les loups ont donné leur première performance intimiste au Divan du Monde avant de jouer sur la scène Karasu de JAPAN EXPO. C’était la seconde fois que le quintet venait fouler la scène du festival.
Ce fut également l’occasion pour Journal du Japon d’avoir une petite entrevue avec Jean-Ken Johnny, leader et chanteur du groupe. Une rencontre pétillante et passionnante, où il est beaucoup question des collaborations du groupe.

L’interview et l’article ont été réalisé pour Journal du Japon

Vous portez tout le temps vos légendaires masques. Que symbolisent-ils ?
Jean-Ken Johnny : Alors en fait, ce ne sont pas des masques, c’est ce que nous sommes ! (Rires) Alors donner un sens à cela, c’est difficile, car nous sommes nés comme ça ! (Rires) Il y a longtemps, nous avons fait beaucoup de choses malsaines, nous étions utilisés par beaucoup de méchants à travers le monde pour faire le mal. Mais nous sommes allés trop loin et notre créateur a décidé de nous cryogéniser dans l’Antarctique. Pendant cette période, nous avons compris que nous avions fait trop de mal sur Terre et étions honteux de cela. Donc maintenant, nous ne sommes là que pour faire le bien, nous ne vous mangerons pas ne vous inquiétez pas (Rires).

Le titre de votre troisième album, Tales of Purefly, fait-il référence à la série de jeux vidéos Tales of ?
(Rires) Non cela n’a rien à voir avec les jeux ! En fait le concept de cet album a été élaboré par Kamikaze Boy (bassiste)… qui a déjà écrit une histoire de fantasy en réalité ! C’est pour cela que l’album contient des références à cet univers oui.

Vous avez collaboré avec beaucoup d’artistes, comment avez-vous fait ces choix ?
ça dépend toujours du planning des gens malheureusement. Par exemple, notre maison de disques aux US, Epic, nous a présenté pas mal de producteurs pour notre quatrième album et donc nous avons choisi les personnes en fonction de leur habilité à se fondre dans notre univers, mais également de leur discours. C’est pour cela que nous avons voulu travailler avec Don Gilmore [producteur d’Hybrid Theory et Meteora de Linkin Park, NDLR]. Nous sommes de grands fans de Linkin Park, mais à côté de cela il a également produit Avril Lavigne. Il aime croiser le rock et la pop, donc nous avons pensé que ça serait une bonne combinaison pour notre groupe.

Pourriez-vous nous parler un peu de votre quatrième album donc, The World’s on Fire, produit par Don Gilmore justement ?
L’album est sorti en février dernier. Il a été produit par Don Gilmore donc, mais également Shaun Lopez[fondateur du groupe de post-hardcore Far, producteur pour Deftones et co-fondateur du groupe ††† (Crosses)avec Chino Moreno, chanteur de Deftones, NDLR] et beaucoup d’autres artistes et producteurs étrangers. Comme nous voyageons dans beaucoup de pays différents maintenant, nous avons essayé d’élaborer un son qui pourrait plaire au plus grand nombre, pas seulement au Japon. Nous avions déjà cette démarche par le passé, mais cet album est plus expérimental en un sens, notamment via le fait que nous avons travaillé avec beaucoup de personnes différentes pour voir l’alchimie que cela pourrait créer. Plus de la moitié des chansons de cet album a été faite avec une nouvelle équipe de producteurs étrangers et cela rend cet album vraiment différent des autres. Il est plus solide, et en même temps simple et heavy. C’est un concentré de notre musique.

Comment avez-vous eu l’idée de faire la chanson Out of Control avec le groupe Zebrahead ?
Nous avons un ami commun avec Zebrahead qui habite en Californie. Le groupe était venu au Japon pour jouer au Summer Sonic il y a un moment, où nous jouions également. Il s’est trouvé qu’ils nous connaissaient, aimaient notre musique, et cela nous a vraiment fait plaisir.
Longtemps après cela, Kamikaze Boy et moi-même sommes allés en Californie pour écrire des chansons avec tout un tas de gens. Pendant notre séjour, notre ami nous a appelé en nous disant « hey les mecs de Zebrahead travaillent dans le studio juste à côté de votre hôtel, vous devriez aller leur dire bonjour !« . Donc nous sommes allés acheter quelques bières et nous sommes pointés au studio. Ils nous ont accueilli chaleureusement en nous disant « Hey bienvenue en Californie !« , puis les choses en entrainant d’autres, surtout quand on est bourrés (rires), l’un d’eux s’est écrié « Et si on faisait une chanson ?!« , ce à quoi nous avons répondu « Putain ouais carrément !« . C’est comme ça que ça s’est fait, désolé de vous raconter ça ! (Rires)

On va continuer avec les collaborations, pouvez-vous nous en dire plus sur votre duo avec Takuma de 10-FEET pour la chanson database ?
10-FEET sont des amis de longue date, et Takuma est un vrai punk mais un bon gars. Donc ça s’est juste fait parce qu’on est amis. Quand nous avons commencé il y a 6 ans, Takuma nous a vraiment beaucoup aidé et nous a pris sous son aile en quelque sorte. Vous savez, aucun groupe ne devient énorme dès le début, cela prend du temps et dans ce sens, Takuma a été d’une grande aide. Il a même été jusqu’à appeler un gros festival au Japon appelé « Kyoto Daisakusen » et a fait en sorte que l’on soit programmé ! Nous ne venions même pas de sortir de CD, nous n’avions pas d’actu et n’étions pas très gros à l’époque. Mais après ce festival, et même pendant le festival en fait, les choses ont commencé à bouger et beaucoup de gens sont venus nous voir sous l’impulsion de Takuma. Tout le monde sait que si Takuma accroche à un groupe, c’est qu’il en vaut vraiment la peine.
Donc en un sens, jouer avec lui sur database… je ne sais pas si c’est suffisant en fait, mais c’était notre manière de lui rendre la pareille, de le remercier.

Quel message souhaitez-vous délivrer avec votre musique ?
Nous aimons bien l’idée de mélanger les genres : le rock, le hip-pop, rock alternatif…  Je crois en fait que nous aimons tous le même genre d’artistes, que nous avons bien conscience de ce qu’il se passe en ce moment dans notre scène et que les gens qui nous écoutent ont déjà bien compris l’essence de ces genres… donc en réalité, notre message est plutôt facile à comprendre. C’est le genre d’émotions que tout le monde ressent, dont tout le monde parle, comme l’amour. Mais dans nos chansons on ressent à peine cela parce que c’est plutôt ordinaire au final. Les gens ne parlent pas d’amour tous les jours ! (Rires) C’est ce qu’il se passe dans notre musique aussi, on ne décrit pas quelque chose directement, mais tout le monde sait de quoi on parle. Je pense que c’est cela la beauté de vivre dans notre monde : ce n’est pas toujours facile de tenir le coup, mais nous avons tous ces petits moments magnifiques que nous vivons et auxquels nous nous raccrochons… parfois nous y pensons beaucoup, et parfois nous les oublions. Notre musique, c’est pareil. Je serais très heureux si tout le monde avait sa propre interprétation de nos chansons car une fois que celle-ci sort, elle ne nous appartient plus. C’est ainsi que ça doit être. Ce que nous pensons importe peu…

Dans votre dernier album contient des chansons qui ont servi pour les génériques d’animés The Seven Deadly Sins ou Mobile Suit Gundam : Iron-Blooded Orphans. Regardez-vous des séries ou lisez-vous des mangas ?
Oui bien sûr ! Il y a un manga qui m’a bien scotché dernièrement, c’est One Punch Man. Vous connaissez ?[toute l’assemblée répond par l’affirmative] Wow, vous êtes rapides ! (Rires) Vous en êtes au même niveau qu’au Japon ?! [oui !] Putain c’est dingue ! (Rires) Ce manga est déjà légendaire au Japon parce que le mec qui dessine ça est vraiment mauvais mais terriblement drôle en même temps ! Il a été découvert sur le web par les créateurs de Eyeshield 21 et depuis, le web manga est devenu énorme au Japon. Plus personne n’achète de manga papier en fait, tout le monde va sur internet maintenant, donc ce manga symbolise beaucoup de choses dans mon pays.
Je suis quand même hyper étonné que vous connaissiez déjà ce manga, le monde est si petit ! Que Dieu bénisse internet ! (Rires)

Quels sont vos prochains projets ?
Nous sommes en train d’écrire deux nouvelles chansons avec un autre artiste, qui sortiront à l’étranger je l’espère. Je ne peux pas divulguer son nom pour le moment, mais vous seriez dingues si vous saviez de qui je parle, il est très connu !

Est-il américain ?
Oui c’est ça… oh mince vous m’avez fait le dire ! (Rires)

Un dernier mot pour vos fans ?
Oui ! Merci de nous avoir attendu si longtemps ! Enfin, je ne suis pas sûr que vous nous ayez vraiment attendu en fait (Rires)… en tout cas c’était vraiment génial de revenir jouer aussi, même à Japan Expo. Merci d’être aussi fous, vous déchirez vraiment… non en fait vous dominez tout ! (Rires) On aimerait venir plus souvent en France car finalement le pays où on a le plus joué en dehors du Japon, donc on va vraiment essayé de venir plus souvent. Alors la prochaine fois, revenez nous voir et éclatons-nous ensemble !

L’interview et l’article ont été réalisé pour Journal du Japon

Tanja

Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis plus de 25 ans. Tombée très tôt amoureuse du Japon, elle est rédactrice depuis 1997 dans différents fanzines, magazines (Japan Vibes, Rock one), webzines (JaME, Journal du Japon) ainsi que sur son blog (Last Eve). Avec son groupe de visual kei français elle fait en 2004 la première partie de Blood premier groupe de vk à venir en France. En 2019, elle co-crée le podcast du BL Café pour parler de Boys' love aux plus grand nombre. Puis en 2022, elle intègre la team du Cri du mochi pour parler manga et anime généraliste sur Twitch.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.