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kagerou en concert au Bataclan

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Pour les fans, une dernière tournée d’un groupe est toujours un événement important car c’est la dernière occasion de les voir ensemble sur scène avant une fin inéluctable. C’est une dernière apparition que l’on doit soigner jusqu’au moindre détail. Celle de kagerou fut, elle, vraiment décevante. (Texte Niok)

Les dédicaces
Samedi après-midi avait lieu à Paris les dédicaces restreintes de kagerou. Les 150 heureux élus attendaient sagement dans le froid que le quatuor daigne arriver à la boutique Jvstore rue Monge. Ils auront tout de même 1h15 de retard. Passeront en premier les adhérentes au fan club japonais puis les fans européens. Nous les retrouvons au sous-sol dans le même ordre que d’habitude ; tout d’abord Shizumi, Kazu, Yuana et enfinDaisuke. Ils signent à tour de bras, échangeant quelques rares mots, une personne du staff entassant les nombreux cadeaux. Même s’ils semblent moins heureux que lors de leur précédent passage, on peut tout de même les remercier d’affronter leur public avant la fin.

Le concert
Dimanche : Le thermomètre indique un température proche des 5°C. Pourtant dehors, quelques acharnés campent devant la salle depuis la veille. Le Bataclan s’apprête à accueillir l’un des groupes préférés du public « visual kei » français et certains seraient prêts à tout pour voir une dernière fois leurs idoles le plus près possible. A l’heure dite, les fans commencent à entrer dans la salle, s’agglutinant sur les barrières de sécurité de la fosse, la tension monte, les minutes s’égrainent…

Avec un léger retard, le concert débute sur l’intro Eroa et déjà l’éclairage est tellement mauvais que l’on voit à peine le groupe arriver sur scène. D’ailleurs, ce sera le point noir tout au long du concert ; du grand n’importe quoi et on aurait pu presque se demander parfois si le technicien lumière ne s’était pas endormi sur ses boutons, le comble du comble restant quand même le moment où Yuana dû effectuer un de ses solos dans le noir alors que les projecteurs éclairaient la batterie de Shizumi. Kazu et Yuana restèrent donc bien souvent dans le noir total ou en ombres chinoises (un comble pour des japonais) au plus grand déplaisir de tous.

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Alors d’accord, kagerou s’applique, peut-être même trop, à réussir son concert. Mais quid de ce côté spontané qui fait d’un concert un vrai moment mémorable ? Mis à part le virevoltant Yuana qui se vautra par terre après avoir tourné un peu trop vite sur lui-même, le show est resté le même qu’à l’accoutumée, Daisuke cherchant, comme à son habitude, un improbable habitant dans son pantalon tout en essayant de le noyer avec sa bouteille d’eau… Tellement prévisible qu’on préfèrera trouver le divertissement en regardant un des vigiles qui, excédé de recevoir de l’eau craché par le chanteur, a fini par mettre la capuche de son K-way rouge. On aurait probablement pu noter la pénible tentative de Daisuke de faire chanter le public s’il n’avait pas choisi Hakanaki Gejikou pour se faire, alors qu’un Zetsubou ni sayonara ou un XII dizzy aurait été un meilleur choix.
Parlons-en du public justement. Pas moins de 12 évacuations ont été comptées durant le concert et il serait temps pour certain(e)s de se rendre compte de leur propre limite ! Pour le reste, les premiers rangs sont actifs mais le gros du public ne fera que sauter mollement sur place (à l’exception des slammeurs), la fosse restant relativement sage. Il faut dire que les titres de Kurohata ne sont pas les plus explosifs de leur discographie.

Et le hic est là. Il y avait deux options pour kagerou : faire la promotion de leur dernier album (Kurohata) ou bien faire une rétrospective de leur carrière en adéquation avec l’ensemble de cette tournée d’adieu. Le groupe a donc opté pour la première solution, ce qui a ravi les fans récents du groupe mais qui a totalement déplu aux fans plus anciens qui n’ont pu apprécier une dernière fois les titres phares de kagerou. Même les morceaux inévitables comme Yuugure no Shazai ou XII dizzy sont étrangement passés à la trappe ! Et qu’est-ce qu’un concert de kagerou sans ses hits sinon une choucroute sans charcuterie, une équipe de France sans Zidane, un sushi sans wasabi… bref un concert sans moment inoubliable pour le faire devenir le plus précieux des « au revoir » ! Si seulement le frontman du groupe n’avait pas massacré des chansons telles que Kusatta umi de oborekaketeiru boku wo sukuttekureta kimi avec le peu de voix qui lui restait…

On saluera quand même les efforts de Daisuke pour hurler : « Paris je t’aime », ou encore : « Merci » dans notre langue et les larmes un peu surfaites de Daisuke à la fin du concert qui n’ont ému que les adolescentes fleur bleue du public (et encore…) mais malgré ça, le groupe a vraiment manqué de chaleur. Après deux rappels,kagerou repart en coulisse, non sans avoir délivré un ultime et magistral Zetsubou ni sayonara mais malheureusement trop tardif pour rattraper une set list complètement ratée.

Ce fut un « bon » concert malgré tout mais loin d’être leur meilleur, même en France et c’est bien dommage car c’était hélas le dernier ! Ne reste plus que les souvenirs de leurs précédentes prestations et qu’à attendre un très probable DVD live de leur last live au Japon au Zepp Tokyo dans quelques mois pour nous consoler.

ET LIST

1- Lily
2- Baita no Yuuutsu
3- Shitsuren toiu na no mujou
4- 3,2,1
5- Rakka suru yume
6- Aka no kyushoku
7- Zettyou Spice
8- Seisai to Hangyaku
9- Junkan kikei shoujo A
10- Rasen Kubi
11- Hikari no kage
12- Setsudan Shittyôshô
13- Shizumu Sora
14- Ochiba to kimi to boku to
15- Kogarashi
16- Hakanaki gekijô
17- Tonari machi no Kanojô
18- Morô epilogue

Encore 1- Kusatta umi de obore kakete iru boku wo sukutte kureta kimi
Encore 2- Akatsuki

Encore 3- Ichirin ha aoku
Encore 4- Zetsubô ni Sayonara

Tanja

Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis plus de 25 ans. Tombée très tôt amoureuse du Japon, elle est rédactrice depuis 1997 dans différents fanzines, magazines (Japan Vibes, Rock one), webzines (JaME, Journal du Japon) ainsi que sur son blog (Last Eve). Avec son groupe de visual kei français elle fait en 2004 la première partie de Blood premier groupe de vk à venir en France. En 2019, elle co-crée le podcast du BL Café pour parler de Boys' love aux plus grand nombre. Puis en 2022, elle intègre la team du Cri du mochi pour parler manga et anime généraliste sur Twitch.

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