Cinéma

La mort de Staline : cynisme et humour noir

La promo du film n’est pas énorme, et c’est un peu par hasard que j’ai vu la bande-annonce de La mort de Staline. Elle m’a amusée malgré son contexte délicat et à l’opposé de ce que l’on peut attendre d’un thème pour une comédie. Le long métrage est adapté du roman graphique du même nom de deux français : Fabien Nury et Thierry Robin. Je ne l’ai jamais lu donc je ne vous ferais pas un comparatif.

Dans la nuit du 2 mars 1953, un homme se meurt, anéanti par une terrible attaque. Cet homme, dictateur, tyran, tortionnaire, c’est Joseph Staline. Et si chaque membre de sa garde rapprochée – comme Beria, Khrouchtchev ou encore Malenkov – la joue fine, le poste suprême de Secrétaire Général de l’URSS est à portée de main.  Le film s’est Inspiré de faits réels, brodant ensuite sur ce qui aurait pu se passer, tout en saupoudrant le tout d’un humour noir et corrosif. Staline n’est plus, la place est libre pour prendre le pouvoir à sa place et tous les coups sont permis.

Si l’on ne peut que saluer les nombreuses qualités du scénario, rendons hommage au  casting du film qui est juste énorme avec un tas d’acteurs de talent. Jeffrey Tambor (Malenkov), Steve Buscemi (Khrouchtchev), Michael Palin (Molotov), Simon Russell Beale (Beria) ou encore Jason Isaacs (Joukov). Ce dernier est parfaitement à l’aise dans les habits de cet officier près à tout pour revenir sur le devant de la scène à Moscou.

Si vous avez peu de ne pas tout comprendre, replongez dans l’histoire de l’URSS des années 50. On est encore loin de la perestroïka des années 80. Les purges étaient tellement importante et la paranoïa tellement ancrée que chacun avait peur de ne pas passer la nuit. Le film appuie sur cette absurdité perverse d’un régime totalitaire où tout le monde crain son voisin et où les amis un jour peuvent être les bourreaux le lendemain. C’est une comédie étonnante et drôle, mais loin d’être totalement abordable si vous cherchez juste du divertissement.

La mort de Staline est une comédie dérangeante, acide et cynique. Une satire politique haute en couleur et en retournement de situation.

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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