Suzume : le nouveau Makoto Shinkai

Le 12 avril sort au cinéma le nouveau film de Makoto Shinkai : Suzume. Il a su avec Your name (2016) se faire un nom auprès des amateurs de films d’animation japonais. Primé plusieurs fois, la renommée de ses films ne fait plus débat. Au Japon, Suzume est sorti le 11 novembre 2022 et a conquis le public en dépassant les 10 millions d’entrées. Né à Nagano en 1973, il fait ses débuts en produisant seul le court métrage Voices of a distant star. Il enchainera ensuite les projets jusqu’à exploser avec Your name qui l’a définitivement mis au devant de la scène. Depuis, le succès du réalisateur ne se dément pas avec Les enfants du temps et maintenant Suzume. Ce dernier est distribué en France par Eurozoom.

C’est quoi l’histoire ?

Dans une petite ville paisible de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager à la recherche d’une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une porte délabrée trônant au milieu des ruines, seul vestige ayant survécu au passage du temps. Cédant à une inexplicable impulsion, Suzume tourne la poignée, et d’autres portes s’ouvrent alors aux quatre coins du Japon, laissant passer toutes les catastrophes qu’elles renfermaient. L’homme est formel : toute porte ouverte doit être refermée.
Suzume s’est égarée où se trouvent les étoiles, le crépuscule et l’aube, une voûte céleste où tous les temps se confondent. Guidée par des portes nimbées de mystère, elle entame un périple afin de toutes les refermer.

De porte en porte

Suzume, le nouveau film de Makoto Shinkai, est un excellent divertissement. Son rythme effréné ne vous laisse jamais de repos jusqu’au générique de fin. Il y a de l’action, des passages très drôle et une bonne dose d’émotion aussi. Le long-métrage ne nous laisse aucun temps mort et on sent que Makoto Shinkai a voulu nous en donner pour notre argent tout en explorant les traumatismes récents que le Japon a pu subir. Il a aussi place ici et là des petits clin d’œil qui feront plaisir aux petits curieux.
L’idée de Suzume nait peu de temps après la sortie du film Les enfants du temps. Il faudra attendre début 2020 pour qu’il commence a écrire ce nouveau projet. Son objectif aborder le sujet du deuil (plus précisément sur des lieux et non pas forcément des personnes), tout en mettant en scène une jeune fille qui voyagera avec un personnage atypique (en effet on ne peut faire plus atypique qu’une chaise).
Une fois ses idées en têtes il va s’attacher au scénario, puis à la réalisation. On le sait le Japon est un pays vieillissant dont beaucoup d’endroits sont abandonnés faute de personnes pour les animer. Ces lieux abandonnés ont fait germer des idées dans l’esprit foisonnant du réalisateur.

Le tourbillon de la vie

Les musiques de RADWIMPS et Kazuma Jinnouchi sont aussi excellentes. Si le petit couac de la « blague twitter » de Yōjirō Noda, chanteur du groupe, pendant les JO est déjà oubliée, le groupe sera le 28 mai 2023 en concert à la salle Pleyel. Ils ont dû changer de salle car il y avait énormément de demandes. Le succès des films de Makoto Shinkai n’est surement pas en reste dans le succès du groupe en France. J’ai eu un coup de cœur pour le titre Suzume avec la chanteuse Toaka en novembre dernier.
Le film dans son ensemble m’a beaucoup plu car je suis passée par différentes émotions dans un rythme soutenu. J’apprécie beaucoup être prise par la main ainsi et vivre des événements spectaculaire. Dans ce long-métrage Makoto Shinkai souhaitait aborder le deuil du grand séisme du Tohoku. Le temps avance inéluctable et les jeunes générations ne vont bientôt plus se souvenir de ce terrible événement si ce n’est à travers des images d’archives. Comment ne pas y penser quand on voit des bateaux échoués sur la terre ferme. Des images qui resteront à jamais gravées dans notre mémoire.
Si Suzume aborde des sujets graves, c’est enrobé dans une histoire haletante et rafraichissante.

J’ai passé un excellent moment devant Suzume, il m’a emporté dans sur les routes du Japon. Ce nouveau Makoto Shinkai nous touche comme toujours en plein cœur. 

Public : Tout public – dès 10 ans