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Enfant des abysses un récit trop ambitieux ?

Enfant des abysses est une série conçue par l’artiste français Evan Barnaud, de son pseudonyme Eruthoth. Le premier tome vient de sortir chez H2T. Le deuxième tome sortira en octobre 2022.

De quoi ça parle ?

Comme chaque année, un rituel sacrificiel est mené par les habitants d’Enda pour obtenir la bénédiction des dieux contre les dangers qui rôdent et menacent gravement la sécurité des hommes. Kinéké, une jeune orpheline élevée avec son petit frère, est envoyée comme tribut au sanctuaire des Priosths, les êtres omnipotents vénérés par les humains, pour donner sa vie en échange de la protection de son peuple, et ce malgré son jeune âge. Mais Vora, l’une des divinités, arrache Kinéké des griffes de son destin funeste, et l’accueille au sein du domaine sacré pour en faire une demi-déesse hybride.

© by ERUTHOTH
Une lecture hasardeuse

Ce premier tome du manga Enfant des abysses a des qualités, mais aussi des défauts. Défauts de jeunesse à moins que vous appréciez ce qui m’a rebuté. Eruthoth est un auteur français de 24 ans, qui habite dans l’Est de la France. Dès ses premières années de scolarité, il se passionne pour le dessin mais ne découvre les mangas qu’au collège en lisant One Piece. En entamant ses études en arts à l’EDAIC, à Lyon, il développe son univers propre de fantasy en s’inspirant de visuels de Kilian Eng et Moebius. 

La lecture a été pénible. L’auteur s’applique à développer le folklore de son univers alourdissant de façon exponentielle un récit qui n’en demandait pas temps. La masse d’informations et de discours inutiles plombent le rythme rendant fastidieux le développement de l’action. On s’ennuie ferme et l’histoire peine à s’envoler. C’est un problème récurrent aux amateurs de fantasy qui vont privilégier un lore trop recherché au détriment même de leur histoire. Avoir un univers riche, c’est une bonne chose, mais il ne faut pas oublier d’intéresser le lecteur. Il aurait fallu plus de tomes pour aborder doucement un monde fourmillant de détails. Dans Enfants des abysses on nous force à ingurgiter un plat beaucoup trop riche et on frôle l’indigestion.

Trop de lore, tue de lore 

Je n’ai pas réussi à le lire en une seule fois, je devais me concentrer sur le texte, tenter de retenir des informations que je lisais avec la lenteur d’un escargot. Kikéné la jeune orpheline au destin qui s’annonce funeste, n’a pas n’ont plus réussi à retenir mon attention. On sent le fort potentiel de l’auteur qui devra cependant brider ses idées afin de gagner en clarté et en rythme. Le format est trop étriqué pour le monde qu’il a créé, alors qu’il a un très fort potentiel.

Les principales qualités sont sans aucun doute le soin apporté aux décors somptueux, à la mise en page chargée et aux monstres effrayants. Eruthoth montre tout son talent dans de magnifiques planches. En revanche, les visages manquent d’expressivité et de régularité. Mais il n’a que 24 ans et bien le temps d’améliorer son trait. 

Enfant des abysses plaira aux amateurs de récits riches et denses, et qui ne seront pas rebutés par un une histoire très, très, très bavarde. Eruthoth a un beau coup de crayon qui ne demande qu’à s’améliorer et à trouver son lectorat. 

public : tout public – dès 14 ans

h2t
Service presse

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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