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Kisshô Tennyo d’Akimi Yoshida

Kisshô Tennyo

Kisshô Tennyo est un manga d’Akimi Yoshida prépublié dans le Betsucomi (shōjo) au début des années 80. Son manga connait un beau succès. En 1984, il reçoit le 29e Prix Shogakukan dans la catégorie shōjo ex aequo avec son autre série en deux tomes Kawa yori mo nagaku yuruyanaki.

Plus étonnant, il existe une bande originale composée par rien de moins que Joe Hisaishi a qui l’ont doit les musiques des films de Hayao Miyazaki ou Takeshi Kitano. La même année il compose la BO de Nausicaä et la vallée du vent. Ses compostions électroniques écrites pour ce manga sont une vraie curiosité, on retrouve vraiment sa patte dans les morceaux au piano. Un drama et ainsi qu’un film sortis respectivement en 2006 et 2007 verront aussi le jour au Japon.

Panini nous fait plaisir avec sa collection consacrée Akimi Yoshida l’autrice de Banana Fish, Yasha ou encore de Kamakura Diary. Cette belle édition de Kisshô Tennyo existe en deux tomes vendus séparément ou regroupés dans un coffret avec en cadeau un ex-libris.

De quoi ça parle ?

Le jour où Sayoko Kano, une lycéenne à la beauté irréelle et au comportement énigmatique, arrive dans un nouveau lycée, sa présence magnétique bouleverse rapidement l’équilibre de la classe, attirant aussi bien fascination que méfiance. Mais derrière ses traits angéliques, Sayoko semble cacher une part d’ombre…

Kisshô Tennyo
© Akimi YOSHIDA / Shôgakukan

Femme fatale ou société misogyne

C’est un matin comme les autres. Yuiko Asai, pourtant sa vie -et celle de tout son lycée- va être bouleversée par l’arrivée d’une nouvelle élève. Les premières pages nous présentent les différents personnages :Yuiko la jeune fille ingénue, son frère un jeune homme nonchalant, sa meilleur amie Mari, le ténébreux Ryô Tôno, Imai sa petite amie et enfin Akira le cousin de Ryô. C’est ainsi que commence ce thriller psychologique et du fantastique. La beauté presque surnaturelle de Sayoko Kano va chambouler tout ce petit monde. Le jeune lycéenne est vu comme un personnage inquiétant qui joue de son magnétisme naturel pour mieux manipuler les hommes qui la convoite.

Elle est à la fois ingénue et femme fatale, Sayoko échappe aux stéréotypes habituels. Son personnage à elle seul incarne une féminité complexe, tout aussi libre que menaçante. Elle trouble autant son entourage qu’elle le fascine. C’est une lecture terriblement actuelle alors que le manga est sorti il y a plus de 40 ans. Elle parle sans détour de sexualité, des tabous féminins, de la misogynie et de féministe.

Kisshô Tennyo

Desire et vengeance

Kisshoutennyo est initialement le nom de la déesse de la beauté et de la bonne fortune, de la fertilité et de la joie. Le manga débute par un clin d’œil à un pièce de théâtre Nô en référence une Tennyo. Elle raconte l’histoire d’un pêcheur qui tente de subtiliser la robe à plus d’une Tennyo afin de la retenir sur terre. A partir de cette légende Akimi Yoshida tisse un récit moderne et haletant. Sayoko est convoitée pour sa beauté et son rang en tant qu’héritière sans trop ménager ses propres envies. C’est à elle de tenir les rennes de son destin quitte à perdre une partie d’elle-même.

Dans Kisshô Tennyo on retrouve des éléments qui feront le succès de Banana Fish par la suite comme la beauté troublante de Ash, Sayoko masculin qui subira bien des calvaires. Mais aussi certaines scènes qui n’auront pas échappé aux plus fans d’entre nous.
Vous n’imaginez pas à quel point je suis heureuse de pouvoir découvrir les œuvres d’Akimi Yoshida grâce à cette collection qui lui a dédié. Banana fish, puis Yasha ensuite Le sommeil d’Eve, mais aussi Lover’s kiss et à la fin de l’année La cerisaie. C’est chez Kana que vous pouvez lire Kamarakura diary. Mais sa suite Les cent vues d’Utagawa sera bien édité chez Panini manga au printemps 2026.

Kisshô Tennyo est un thriller qui n’a rien perdu de son intensité, le talent de narratrice d’Akimi Yoshida est intemporel.

Service presse

panini

Tanja

Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis plus de 25 ans. Tombée très tôt amoureuse du Japon, elle est rédactrice depuis 1997 dans différents fanzines, magazines (Japan Vibes, Rock one), webzines (JaME, Journal du Japon) ainsi que sur son blog (Last Eve). Avec son groupe de visual kei français elle fait en 2004 la première partie de Blood premier groupe de vk à venir en France. En 2019, elle co-crée le podcast du BL Café pour parler de Boys' love aux plus grand nombre. Puis en 2022, elle intègre la team du Cri du mochi pour parler manga et anime généraliste sur Twitch.

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