L’arrache chair un recueil prometteur
L’arrache chair est un recueil de nouvelles d’Oto Tōda artiste non-binaire qui a assisté – entre autres – Tatsuki Fujimoto. Iel commence sa carrière en 2017 et a fait les dessins du manga en trois tomes Chihayafuru – Chûgakusei Hen d’après l’histoire de Yuki Suetsugu (Chihayafuru) avec Yui Tokiumi au scénario.
De quoi ça parle ?
Quand un jeune youtubeur transgenre, assigné femme à la naissance, essaie de faire comprendre à son père chasseur son mal-être… Se sentant à l’étroit dans son corps, souffrant du manque d’empathie de son géniteur, Chiaki s’est spécialisé dans les streams en live de découpe de viande. Et au fil des jours, il ressent de plus en plus viscéralement le besoin de s’affirmer. Mais comment se faire accepter par son père quand ce dernier est encore si affecté par la perte de son épouse ?
L’arrache chair…
L’arrache chair est ici l’histoire la plus développée du recueil, elle a même droit à un chapitre bonus exclusive à l’édition reliée. Dans ce récit Oto Tōda y mis certaines de ses expériences en tant que personne non-binaire. Mais iel a aussi fait des recherches sur la transidentité. Un entretien très intéressant à la fin de ce volume permet de mieux comprendre ses intentions et son propre vécu.
L’histoire de ce père bourru est par moment touchante, parfois violente. Mais ce que vit Chiaki prend vraiment à la gorge. La description du rejet de son corps et de son mal être est aussi dur que réel.
Et autres histoires fantastiques
La première histoire, David, l’amoureux, est assez amusante avec une pointe de suspense et de frayeur. Qui, enfant, n’a jamais pensé que ses jouets étaient réels ? On comprend vite pourquoi cette histoire a remporté un prix. Simple, mais très bien écrit, ça fait mouche tout de suite. La suivante, Pastèque chaude, m’a elle mise très mal à l’aise, mais c’est voulu. Une pointe de fantastique. Ne pas réussir à communiquer est une chose difficile, est-ce qu’on ne tenterait pas le tout pour le tout pour comprendre une autre personne ? Encore une fois c’est un récit court, mais superbement réussi.
J’aime grave mon fav est un peu de cette teneur aussi léger et grave en même temps.
Certes, Oto Tōda ne s’est pas encore fait remarquer pour une série longue, mais qu’importe ce recueil en dit long sur ses talents de narrateur/narratrice. J’espère de tout cœur lire un récit plus long de Oto Tōda.
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Service presse