L’oiseau de Shangri-la de Ranmaru Zaria
Nouveau bonbon acidulé L’oiseau de Shangri-la de Ranmaru Zaria vient d’être édité en France par IDP – Hana collection. Pré-publié depuis 2017 dans le magazine Canna la série y est actuellement toujours en cours. Elle l’a dessine en alternance avec son autre série fantastique : Coyote.
L’histoire, très sexy, commence avec un homme, Apollon, hétérosexuel et en plein processus de divorce. Il est engagé dans un établissement de prostitution masculine du nom de Shangri-La. Son travail est de faire naître le désir chez les prostitués avant que ceux-ci n’aillent satisfaire le client. Afin d’être formé à son rôle, il est confié à Fee, l’un des prostitués ; mais si Apollon est habitué aux femmes, caresser des hommes pour la première fois s’avère compliqué. D’autant que Fee n’a de cesse de tenter de le séduire…
Apollon parviendra-t-il à s’habituer à son nouveau job ?
L’autrice a plusieurs talents. Le premier est de nous faire croire en cette maison close utopique où les prostitués seraient maître de leurs désirs et de leur sorts. Un monde idyllique où le grand patron mettrait dehors les hommes peu recommandable si un de ces oiseaux se plains. Elle pose les bases d’une île paradisiaque où les garçons seraient protégés et heureux de faire leur métier. On est tous d’accord pour dire que c’est impossible, mais qu’importe cet endroit existe dans ce manga, et on veut y croire. Fee est un jeune homme avec un lourd passé qui ne connaît que le sexe, la séduction, mais pas l’amour et la tendresse. De l’autre côté nous avons un homme blessé dans son amour propre, brisé par la trahison de son ex. femme. Il peut donner beaucoup d’amour, mais ne sait plus à qui le donner. Faire confiance à nouveau sera forcément très compliqué pour lui. C’est d’ailleurs assez étonnant qu’il cherche à avoir beaucoup d’argent rapidement en allant faire l’étalon dans un bordel.
Deux hommes dans un univers érotique chargé de sensualité et de désirs. Ranmaru Zaria arrive à merveille à nous faire chavirer le cœur avec des corps sculpturaux, chauffés à blanc par la chaleur et le parfum de enivrant des jeux érotiques.
Graphiquement elle est au sommet de son art. Les planches sont splendides, avec un découpage qui vous vrille l’esprit et vous ravira votre cœur. C’est sans nul doute un des meilleur boy’s love que j’ai lu depuis un moment. Rien n’est gratuit, tout est là quand il faut où il faut. Nos deux personnages se cherchent, se testent, se repoussent jusqu’au moment où (on l’espère) ils se trouveront. Mais pour cela il faudra attendre la suite. La série est toujours en cours, il faudra être un peu patient pour lire la suite.
L’oiseau de Shangri-la est une lecture indispensable de ce début d’année 2020. Attention, ce manga s’adresse à un public averti et sachant dans quel monde il met les pieds.