Le film Face à la nuit met son héros au pied du mur
Aujourd’hui nous partons pour la Malaisie avec le réalisateur WI-DING HO et son film Face à la nuit. Je remercie MENSCH Agency et The Jokers Films qui m’ont permis de voir le long-métrage en avance. Ce dernier sortira le 10 juillet en France. Il a déjà remporté plusieurs prix dont le Grand prix au festival international du film policier de Beaune et le Grand Prix au festival de Toronto.
Le résumé est assez laconique. Le film raconte trois nuits de la vie d’un homme. Trois nuits à traverser un monde interlope, qui ont fait basculer son existence ordinaire. Il est sur le point de commettre l’irréparable. Mais son passé va le rattraper…
Le partie de pris de monter son film avec une chronologie inversée est assez intéressant. La première partie nous raconte la fin de la vie du héros et plus on avance, plus on remonte le temps. Nous retournons en arrière jusqu’à la naissance du héros.
Au début c’est assez déroutant, surtout que je n’étais pas au courant (je garde parfois la surprise en ne lisant pas le résumé du film). Construction peu banale, ambiance sombre qui nous amène à une fin tragique. Ce n’est pas tant cette fin qui intéresse le réalisateur que ce qui va l’y conduire. Petit à petit on va apprendre qui il est, d’où il vient, quel est son passé et ses blessures.
A vrai dire si le film avait été monté dans l’ordre chronologique il aurait été affreusement banal, l’histoire de cet homme n’étant pas spécialement intéressante, une descente en enfer. Une vie assez moche au final où on se dit que quelque part la mort est une délivrance plutôt qu’un châtiment.
L’atmosphère est suffocante soutenue par une photo sombre où ne brille que des néons blafards. La fin (ou le début du film) semble se passer dans notre futur où les humains sont tracés par des puces et où tous leurs faits et gestes sont scrutés. On pense qu’on connait ainsi chaque être humain, mais est-ce vraiment le cas ? Leur passé, leur état d’âme ne se trace pas si facilement. Même si on traque les délits, les déviances, est-ce qu’on peut empêcher notre passé de nous définir ?
Des questions très intéressantes, mais un film très lent et prévisible. Il est heureusement assez court. Il est réserver aux amateurs des films noirs.