13 Reasons Why : pourquoi une suite ?
Au début 13 Reasons Why c’est l’histoire de Clay Jensen, un adolescent de dix-sept ans qui reçoit une boîte contenant sept cassettes de la part d’une de ses amies, Hannah Baker, qui a mis fin à ses jours quelques semaines plus tôt. Inspirée des best-sellers de Jay Asher la saison fut un tel succès critique qu’une saison deux est vite annoncée. Une suite qui n’aura donc pas comme base le roman, puisqu’il ne raconte pas la vie des divers personnages après la 13e cassette. C’est un peu comme la suite de Broadchurch avec la tenue du procès, était-elle nécessaire ? La première partie de la saison nous fait dire que non. C’est long à démarrer et on peine à comprendre où ils veulent en venir.
Dans la première saison, ces sept cassettes, composées chacune de deux faces à écouter, contiennent chacune des treize raisons qui ont poussé Hannah à prendre cette décision. Chaque face correspond également à une personne qu’elle considère comme responsable de son acte. Perturbé par la réception de ces cassettes, Clay va vite découvrir au fur et à mesure des révélations d’Hannah que ses camarades ne sont pas vraiment ce qu’ils laissent paraître. Loin d’être serein, Clay est littéralement hanté par le souvenir de Hannah, si bien qu’il fini par dialoguer avec elle. Il éprouve des remords pour n’avoir rien vu, mais il a aussi des difficultés à tourner la page et il contient en lui une énorme colère face à la justice et à ceux qui l’on blessé.
Avouons-le Clay n’est pas le mec le plus chanceux de la terre, son premier amour -avec qui il n’a fait qu’échanger un baiser- se suicide, sa petite amie est bipolaire, il héberge un pote en désintoxe, il se fait bastonner, le procès est difficile et il reçoit des polaroids lui faisant comprendre qu’il y a d’autres cas de viol au lycée. Si le mec arrive a rester concentré sur ses études sans avoir envie de sauter par la fenêtre, il est balèze.
Ce n’est que dans la seconde partie de cette saison que le récit reprend de l’intérêt. Jusqu’à se qu’on ouvre de grands yeux ronds sur un cliffhanger inattendu et qui donne la possibilité de faire une saison 3. Personnellement, je pense que Clay en a déjà bien assez bavé, mais bon. Pourquoi pas. Les scénaristes ont réussi à intégrer dans cette saison 2 de nouveaux enjeux. On parle plus spécifiquement du harcèlement sexuel subi par les femmes, mais aussi les tueries qui ravagent les écoles américaines. On pourrait reprocher à la série de vouloir tout aborder les sujets brûlants en perdant de vu le sujet premier du roman de base.
Mais au final j’ai bien aimé. 13 épisodes c’est bien trop long, l’action ne démarre vraiment que vers les 6 ou 7 épisodes. J’ai eu envie de pleuré avec M. Porter car sa position est délicate et qu’il va passer sa vie à repasser dans sa tête le jour où Hannah est venu le voir. J’ai eu mal pour Clay, j’ai eu mal pour Jessica même si elle se sent mieux à la fin, j’ai eu envie de foutre des baffes à Bryce et lui retirer son air arrogant, j’ai eu envie de piler l’avocate du lycée. Mais j’ai comme dans la première saison ressenti beaucoup de choses, le but de la série est donc atteint. Provoquer le dialogue, provoquer le questionnement, provoquer la remise en cause, c’est que que veut faire la série et elle y arrive parfaitement.
La 2e saison de 13 Reasons Why n’est certes pas à la hauteur de la première, mais elle offre de nouvelles pistes de réflexion pour les ado. Le maître mot est toujours le même, si vous avez des soucis, quelqu’il soit, parlez en à votre entourage, ne restez pas seul. Si vous avez des personnes en détresse, ne leur tourner pas le dos. Des petites choses peuvent engendrer de grands désastres.