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Interview et live report : the studs à la Maroquinerie

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Photo : Philippe Hayot

Samedi 16 juin était la date du premier concert de the studs à la Maroquinerie. Les fans attendent, déjà devant la salle, certains ont même dormi là. Pour un groupe dont on ne connaît que six titres, c’est assez surprenant. Mais l’effet Daisuke (ex. chanteur de kagerou) a réussi à faire venir des fans. La moyenne d’âge est très jeune ce qui expliquera peut-être le mauvais comportement de ceux-ci lors du concert…

133zA 19H30 passées, les premiers fans accourent dans la salle, la remplissant vite. On constate d’ailleurs qu’il y a moins de monde que lors de la venue de Merry, ce qui est relativement compréhensible quand on sait que le groupe est encore inconnu.
Les fans sont tellement excités qu’à la simple vue de la fumée d’ambiance ils se mettent à hurler. Après quelques réglages, Hibiki suivis de Aie et Yukino entrent en scène et débutent une introduction instrumentale. Le guitariste et le bassiste nous tournent le dos, et une fois le bœuf fini, Daisuke entre en scène : c’est alors la folie générale dans la fosse. Si on se posait la question de savoir qui le public était venu voir, on a une réponse claire et précise. Ils sont là pour Daisuke et ils le crient à en perdre les poumons.
Le groupe commence par Yuki no basse et Disclosure avant de devoir arrêter net le concert. Ils retournent en coulisse pendant que le staff extirpe de la fosse une jeune demoiselle qui a fait une crise d’épilepsie. C’est manquer de discernement que d’aller dans la fosse dans ces conditions… La jeunesse du public (moyenne d’âge 16 ou 17 ans) explique peut-être ce genre d’événement. Du coup, le service d’ordre se place entre la scène et le public pour empêcher tout débordement. Une annonce est faite même pour nous avertir qu’on risque de tous retourner chez nous vite fait si la fosse n’obtempère pas. Tout rentre dans l’ordre et le groupe revient pour reprend le concert comme si de rien n’était.
Les chansons s’enchaînent, les titres inédits sont de la même teneur que le reste du mini album. Si Daisuke et Aie semblent à l’aise, ce n’est pas le cas de Yukino qui semblent avoir un peu peur de ce public si débordant de vitalité. Quant à Hibiki il reste concentré et chante de temps en temps (sans micro). On peut tout de même regretter le son un peu faible du chant et la médiocre qualité du jeu de lumière (récurrente en France).
Mon passage préféré restera Tonight in the night qui boostera le public. Mais quel dommage, c’est déjà la fin. Les membres du staff éteignent les amplis et range les micros, il n’y aura pas de rappel.

Je garde un avis assez mitigé sur ce concert, c’est un premier essai pas forcément concluant, avec une multitude de défauts et de couac. Mais le public semble avoir apprécié malgré tout. Alors nous devons lui laisser le dernier mot. Il sera d’ailleurs tout autant enthousiaste le lendemain à la séance de dédicace au Hard Rock café, malgré la pluie abondante qui sera suivie par des cris au combien critiquables d’un groupe de jeunes.

Set List

01. Intro
02. Yuki no basse (titre non définitif)
03. Disclosure
04. Yuki no geki (titre non définitif)
05. Bunbun (titre non définitif)
06. reggae (titre non définitif)
07. 6 gatsu 8 nichi (titre non définitif)
08. atama uchi (titre non définitif)
09. rain drop
10. hane (titre non définitif)
11. spread from sister
12. acidline (titre non définitif)
13. uta guitar (titre non définitif)
14. false the skin
15. tsuinkii (titre non définitif)
16. thursday
17. tonight in the night
18. Outro

L’interview

Le lendemain du concert, ce sont les yeux rivés sur leur PSP que les membres de the studs entrent dans la salle où va avoir lieu l’interview. Ils sont apparemment très détendus et c’est avec regret que nous les arrachons à leur sympathique jeu en réseau…

Qu’est-ce qui vous a décidé à faire un concert en France si tôt ?
Aie : Et bien, on n’est pas parti avec dans l’idée première de venir pour s’amuser, c’est surtout qu’on avait la possibilité de le faire dans notre planning.
Daisuke : Pour moi la France c’est maintenant très proche de moi, ça ne me semble pas si loin.
Que retenez-vous de ce concert justement ?
Aie : Ce qui nous a le plus plu c’est cet « air » différent du Japon que nous avons respiré ici. On a trouvé ça vraiment très stimulant et motivant de voir le public français si enthousiaste et spontané car au Japon la façon de bouger est codifié. Ici, ils font ce qu’ils veulent sans se soucier du regard extérieur. Au final, ça donne une atmosphère énorme qu’on a tous adorée.
Malgré le débordement en début de concert ?
Hibiki : Personnellement, j’ai été très surpris !
Daisuke : Hum, au Japon il se passe parfois la même chose, donc ça ne change rien et ça ne nous empêche pas de continuer le concert. Notre cœur est inébranlable. Et à la fin du concert on a demandé : et au fait elle va bien la fille ? (rires de toute le monde).

Votre tournée est très importante pour une première, qu’en attendez-vous ? Et pour quoi ce titre « Spread from warm rain » ?
Aie : Nous n’avons pas spécialement réfléchi à ce qu’attendait le public, du moment qu’il vient et qu’il apprécie, ça nous fera plaisir. En ce qui concerne le nombre de dates c’était ce qui nous paraissait le mieux pour notre tournée.
Pour le nom de la tournée, il doit vous paraître bizarre car notre anglais est assez relatif. L’image qu’on a voulu transmettre est celle de la saison des pluies, qui se déroule en ce moment au Japon, et du groupe qui sort des éléments déchaînés et qui arrivent pour tout déchirer.

Pourquoi tous les titres de l’album sont en anglais ?
Daisuke : C’est un hasard total qu’ils soient en anglais.

Quel est le concept de the studs ?
Aie : the studs, plus que la signification étymologique du terme, c’est surtout une sonorité qui nous correspondait.
Daisuke : Nous voudrions être capable d’exprimer de la façon la plus humaine possible toutes sortes d’émotions. Maintenant ce n’est pas forcément des messages du genre « quoi qu’il arrive il faut tenir bon », mais plutôt qu’il faut être des humains, qu’il faut s’amuser, faut faire ce en quoi on croit, bref, etc. soyez-vous même !

Le look du groupe d’ailleurs est très épuré, très « humain » !
Ils hochent tous la tête.
C’est un choix ou est-ce le hasard ?
Aie : C’est un hasard, quand on s’est retrouvé tous les quatre à faire la musique c’est venu comme ça. Quand vous voyez la tronche de notre batteur vous vous doutez bien qu’on ne peut pas être très regardant sur le look (rires du groupe).
Hibiki : C’est vrai en plus ! (rires)

Comment s’est faite votre rencontre ?
Aie : J’ai connu Daisuke il y a environ 10 ans, mais moi j’habitais Nagoya et lui Tôkyô alors chacun avait s’occupait de son groupe de visual kei respectif. Puis le temps a passé et je suis revenu sur Tôkyô, tout le monde avait arrêté son groupe à ce moment là, donc on s’est vu avec Daisuke et Yukino, on a discuté ensemble d’un nouveau groupe, mais il nous manquait un batteur. Alors, j’ai pensé à Hibiki qui était à Nagoya et qui ne faisait rien. On l’a appelé et il était super content qu’on pense à lui et il est arrivé. (rires)
On se disait bien que nous quatre ensemble ça allait donner un truc bien.

Ca vous fait quoi de rejouer ensemble ?
Hibiki : On a déjà fait des concerts ensemble donc que ce soit celui-ci ou celui qu’on a fait avant, j’avais confiance, c’était tout à fait normal.
Aie : On a souvent fait aussi des couplings tour ensemble et ça finissait en bœuf à la fin avec tout le monde sur scène. On se retrouvait plusieurs fois par an, donc, ça n’est pas si exceptionnel que ça pour nous. Le seul souci qu’on a eu c’est de savoir si Hibiki n’allait pas faire baisser le niveau du groupe (explosion de rires).
Euh… c’est un jeu que de lancer sans arrêt une vanne sur Hibiki ?
Aie : Quand bien même son niveau se serait amélioré avec son ancien groupe, il dit lui-même qu’il n’est pas bon… (rires)

Concernant la pochette du mini-album, est-ce un clin d’œil à des groupes punk ou est-ce un hasard ?
Aie : Ce n’est pas forcément un clin d’œil, c’est tout simplement notre look. Ce dont nous avions envie, comme il n’y avait pas un buzz extraordinaire autour du groupe sur comment on allait être habillé, quel allait être notre son, etc. c’était que les gens s’intéressent à nous pour notre musique et non pour un look. Donc en ne montrant que nos pieds on est sûr que les gens achèteraient pour notre musique et pas autre chose.

Comment cela se passe-t-il pour la composition des chansons ?
Aie : Yukino et moi nous créons la partie instrumentale, une fois qu’on a trouvé un bon son, on se réunit tous les quatre et on mixe tout pour faire quelque chose de cohérent. A la fin, c’est Daisuke qui s’occupe du chant et des paroles.

Pensez-vous revenir en Europe ou aller aux USA ou bien allez-vous vous concentrer sur le Japon ?
Aie : Si on la possibilité de venir jouer en France ou ailleurs on reviendra bien entendu.
Qu’est-ce qui vous a plu en France et qui vous donne envie d’y revenir ?
Daisuke : Je trouve la ville vraiment très belle, et les gens vraiment gentils et naturels, ils n’ont pas peur du regards d’autrui comme au Japon. Cette authenticité des gens et tout particulièrement du public, puisque c’est surtout lui que je vois, est vraiment géniale et ça m’a donné envie d’y goûter à nouveau.
Aie : Moi, ce que j’ai retenu c’est que par rapport à l’année dernière quand je suis venu, il y a beaucoup moins de cacas de chien sur les trottoirs, j’avais du mal à marcher, je trouvais ça dangereux et je faisais très attention. Mais cette année je peux jouer à la PSP tout en marchant ! C’est un réel plaisir de voir la France plus propre. (rires)
D’ailleurs vous jouiez à quoi là ? (rires)
Aie : Monster Hunter.

Plus sérieusement maintenant, que préparez-vous niveau sortie ?
Daisuke : Il y aura des sorties cet été peut-être.
Hibiki : ah oui, et, cet automne non ?
Daisuke : Oui c’est possible.
(le groupe ne préfère pas répondre officiellement pour le moment…)
Ils ont encore des chansons inédites en plus de celles jouées en concert hier ?
Aie : Oui, on va encore en faire plus ! (rires)

Comment appréhendez-vous les séances de dédicaces ?
Hibiki : J’ai hâte de voir comment ça va se passer (rires)
Vous n’avez pas peur d’une nouvelle crise d’épilepsie ?
Daisuke : Non, là je lui ferais un gros bisou ! (rires)

Pouvez-vous définir le groupe en un mot ?
(grosse pause du groupe et Aie prend un grand moment de réflexion, car cela semble très compliqué. Ils disent d’abord quelques bêtises entre eux puis répondent)
Aie : Un jouet cassé
Yukino (après un long moment de réflexion aussi) : Un jouet « pas » cassé ! (rires)
Daisuke : un pétard mouillé (rires encore)
Aie (répond à la place d’Hibiki) : Un couteau à beurre (rires)

Avez-vous un message pour vos fans ?
Aie : Hier, le concert était vraiment génial, j’aimerais bien en refaire un avant que la fièvre du public ne retombe.
Yukino : Quand j’ai vu l’hystérie du public j’ai eu un petit moment de recul, car c’était mon premier concert à l’étranger. Cela dit j’aimerais quand même revenir pour ne plus être surpris et appréhender le concert de façon plus sereine pourquoi pas lors d’une tournée européenne.
Daisuke : Dans un futur proche je reviendrai apporter de l’amour.
Hibiki : J’ai vraiment trouvé super génial, j’ai hâte de revenir, je me suis beaucoup éclaté en concert !

C’est sur ces rires et cette bonne ambiance que nous quittons le groupe, après qu’ils aient fait la signature pour JaME.

L’interview a été réalisé pour le site JaME. Nous tenons à à remercier the studs ainsi que son manager, JVStore et Jon pour la traduction de l’interview.

Photographie principale : Ayou

Tanja

Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis plus de 25 ans. Tombée très tôt amoureuse du Japon, elle est rédactrice depuis 1997 dans différents fanzines, magazines (Japan Vibes, Rock one), webzines (JaME, Journal du Japon) ainsi que sur son blog (Last Eve). Avec son groupe de visual kei français elle fait en 2004 la première partie de Blood premier groupe de vk à venir en France. En 2019, elle co-crée le podcast du BL Café pour parler de Boys' love aux plus grand nombre. Puis en 2022, elle intègre la team du Cri du mochi pour parler manga et anime généraliste sur Twitch.

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