Nouvel éditeur, nouvelle tête : Ao ashi
Ao ashi est un manga de Yūgo Kobayashi qui a débuté en 2015 dans le magazine Big Comic Spirits (seinen) de Shōgakukan. Nous prenons le train en route (déjà 23 tomes !) grâce à Mangetsu. Il s’agit d’un nouveau label manga lancé par les éditions Bragelonne en mai 2021 et dirigé par Sullivan Rouaud, ancien libraire et journaliste BD. Ce titre est donc le premier d’une longue liste.
L’histoire
Aoi Ashito habite dans la préfecture d’Ehime et ne l’a jamais quittée. Bien qu’il soit un surdoué du football, il souffre depuis toujours d’un caractère trop impulsif. Après avoir été témoin du talent d’Ashito, le directeur des U18 du Tokyo Esperion FC, lui recommande de participer à une détection à Tokyo. Sans le sou ni véritable connaissance des rouages de la formation professionnelle, Ashito se lance corps et âme dans un grand voyage, qui l’amènera peut-être un jour jusqu’aux sommets du football japonais.
Fonce vers la victoire
Ao ashi a remporté la 65e édition des mangas awards en 2020 de la Shogakukan. Quand j’ai commencé le manga j’ai eu un peu peur que le héros soit une tête à claque, il est fort et joue perso dans son équipe. Il est sûr de lui et effectivement il semblerait que ce soit un petit géni. Mais la route est encore longue car il est jeune, plein de fouge, mais il pourrait bien rencontrer plus fort et plus tactique que lui. C’est une chose d’être bon avec des joueurs de niveau moyen, mais briller lors face à de très bons joueurs se sera plus compliqué.
Au fil des chapitres on fini par s’attacher à ce gamin, il reste certes un gamin, mais y a ce petit quelque chose qui font que même son arrogance donne envie de le pousser vers le haut. On prend vite son parti. Il va vite prendre conscience qu’il est bon, mais qu’il a encore pas mal de chemin à faire pour devenir pro. Notez que c’est moins irréaliste que lorsque nous étions enfants et qu’on regardait Olive et Tom à la télé. Depuis les années 80 de nombreux joueurs Japonais sont venus dans les clubs européens prestigieux. Et les « Samurai blue » (équipe nationale de football) n’ont plus à rougir lors des matchs en Coupe du monde.
Style incisif
Le style très incisif du mangaka offre une lecture palpitante et jouissive. Ca se lit très vite, d’ailleurs sortir deux tomes d’un coup est plutôt une bonne idée. Car si le rythme est intense lors des matchs, l’auteur prend malgré tout son temps pour amorcer son titre. Ce qui est aussi intéressant, c’est que le titre s’adresse tout autant à un public adolescent, qu’un public plus adulte. Bien entendu on retrouve cette vibe avec une équipe, des amitiés fortes qui se dessine, mais aussi des personnages secondaires aux background bien travaillé. Certes l’éditeur le classifie en shōnen, mais c’est bien un seinen que vous avez entre les mains. Classification mise à part cela veut surtout dire que votre ado, ou vous adulte, pouvez le lire et que chacun y trouvera son bonheur.
Plaisant à lire, Ao ashi s’avère être une très bonne surprise, un page turner qu’il sera bien difficile de mettre en pause tellement le rythme effréné va vous emporter.
