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Hommage à Akira, héritage de l’apocalypse

Comment ai-je découvert Akira ? J’avais 13 ans, il en avait parlé à la télé dans une émission de La Cinq je crois et quand il est sorti dans mon cinéma de banlieue j’ai couru le voir c’était en 1991. Comme je n’avais pas le droit d’aller au cinéma toute seule, j’avais embarqué ma grand-mère un mercredi après-midi. En ressortant, elle m’a dit qu’elle avait trouvé ça bien, je pense qu’elle c’était endormi. C’était pas un Disney et il est particulièrement violent. Je ne suis même sûre que j’avais le droit de le voir à cet âge là. Qu’importe je suis ressortie la tête ailleurs, totalement subjuguée parce que je venais de vivre. Tout m’avait bouleversé, les thèmes, la violence, les graphismes, l’animation, la musique… C’était juste énorme. Je n’ai lu le manga que bien après. Je n’étais pas très fan de la version couleur, même si à la conférence j’ai appris qu’elle avait été faite par MARVEL sous la direction de son créateur Katsuhiro Otomo.

Akira est à l’origine de pas mal de première fois. Mon premier anime japonais au cinéma, mon premier CD, ma 1re VHS (bon si on compte pas Rock voisine que j’avais gagné. Ne jugez pas !), mon premier manga acheté en papier (avec Dragon ball)… Mon premier orgasme visuel car c’est avant tout cette avalanche d’images couplée à une musique démentiel qui m’a subjuguée. Je connais chaque passage par cœur tellement j’ai pu le voir et revoir que ce soit en VHS, en DVD ou même à la télé sur ARTE.
Je connais moins le manga que j’ai mis bien longtemps à acheter.

Vendredi 1er novembre avait lieu au Renard dorée une conférence pour la sortie du livre Hommage à Akira, héritage de l’apocalypse de Stéphanie Chaptal chez Ynnis. Nous avons pu assister à une conférence intéressante, où le public a pu partager ses questions, mais aussi son amour pour cet oeuvre incontournable.

Tôkyô, 2019. La date paraissait alors loin et pourtant nous y sommes. Manga révolutionnaire paru en 1982 puis long métrage d’animation d’un genre nouveau sorti en 1988, Akira nous fait plus que jamais écho ce jour.
Non seulement l’auteur a inspiré des générations de mangaka, mais il a fait exploser au Japon un genre, le cyberpunk, dont la popularité reste toujours intacte au XXIe siècle. On trouve des traces d’Akira et d’Ôtomo dans l’art, dans la BD occidentale, dans la musique, dans la publicité et la mode et dans le cinéma hollywoodien.
Katsuhiro Ôtomo a également exploré bien d’autres univers ― la survie en milieu post-apocalyptique, le steampunk, la fantasy ― et d’autres médias. Il aura participé à étendre l’expression japonaise au-delà de ses frontières, et influencé un nombre incalculable d’auteurs.
Le phénomène mondial passé au crible, à travers analyses et interviews.

Comme c’était déjà le cas pour son précédent livre sur Isao Takahata, Stéphanie Chaptal a su décortiquer l’oeuvre et apporter beaucoup d’informations tant sur son auteur, que ses influences. Akira aura aussi inspiré pléthore de mangaka et de réalisateur après lui. Parfois en clin d’œil, d’autres de façon plus profonde. Même des manga comme Banana Fish ont été influencé par Akira, l’autrice Akimi Yoshida.
Elle se penche aussi sur ses autres films et manga. Car il y a un avant et un après Akira. Pour l’après, chacune de ses œuvres sera comparées à Akira et pour beaucoup aucune n’égalera jamais la puissance de son chef d’oeuvre. Adulé certes, mais aussi critiqué et à jamais marqué par ses personnages et cet univers cyber punk/post apo.

Hommage à Akira, héritage de l’apocalypse est un livre incontournable, facile à lire avec ses chapitres courts et bien écrits. Faites le plein d’information et foncez vers Neo-Tokyo pour découvrir ou redécouvrir ce monument de l’animation et du manga japonais.

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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