L’incroyable voyage au pays des Centaures
C’est sous le nom de SUMIYOSHI Ryo que nous retrouvons SUZURI Ryo pour son manga Centaures un seinen éblouissant paru au Japon chez East Press et en France chez Glénat. Sous son autre pseudonyme est publié MADK un Boy’s love horrifique tout aussi captivant et disponible chez Taifu comics (lire la critique).
J’avais entendu parler de ce manga, en bien, beaucoup même, mais les couvertures ne m’avaient pas attirées plus que ça et j’avais boudé la sortie. On est bête parfois. Puis, cette année est sorti MADK et j’ai adoré que ce soit les graphiques que le scénario. Il était donc normal de me lancer dans son autre série d’autant plus que Glénat a repris la publication après un an de silence.
Plus téméraire qu’un cheval, plus fier qu’un homme, le centaure est un être divin, côtoyant les hommes depuis la nuit des temps. Mais en ces périodes de trouble, les humains les ont réduits à l’esclavage, afin de les utiliser comme “armes de guerre”. Pour sauver son fils, le fier et sauvage centaure Matsukaze se laisse capturer par les humains. Il y fait la rencontre de Kohibari, un jeune mâle de son espèce, apprivoisé par les hommes. Ensemble, ils tenteront une folle évasion pour reconquérir la liberté de leur peuple…
La première partie raconte donc les péripétie de Kohibari et Matsukaze pour tenter de sauver les leurs.
Puis dans le tome trois nous faisons un bon dans le temps pour suivre les aventures de Tanikaze l’un des fils de Kohibari. C’est osé, mais plutôt bien joué au final, car même si l’on regrette les anciens héros, la suite est tout aussi passionnante.
Graphiquement ça tue. Dessiner un humain est une chose, savoir dessiner des cheveux et savoir faire une symbiose parfaite en tenant compte des anatomies de chacun c’est une autre paire de manche. Habitué à créer des bestiaires pour le jeu vidéo, c’est avec une facilité déconcertante que nous retrouvons des centaures croquer dans tous les sens et avec un soucis du détails à tomber par terre. Les combats sont violents, le trait vif et les détails sur la musculature impressionnants. C’est sans compter des personnages toujours attachants même Hayame ou Shagozen. Il se cache souvent encire du bon derrière certains visages, certaines blessures. Des caractères bien trempés dans un monde sans pitié où il faut sauver sa peau coûte que coûte.
La fantasy (surtout la fantasy médiévale) est un genre littéraire que j’apprécie depuis mon adolescence. Pourtant, je suis souvent déçue parce que je peux proposer le Japon en la matière. Bien souvent nous avons droit à de simple retranscription de RPG avec un schéma très classique et peu imaginatif car fait mille fois depuis 30 ans. Si des découvertes comme Lodoss ont bousculé ma perception de la fantasy, beaucoup de titres actuels ne sont pas à la hauteur de ce que pourrait offrir des mondes imaginaires. Et, je ne parle même pas des isekai, extrêmement populaires mais qui tournent eux aussi en rond. Ils se rattrapent généralement en urban fantasy, mais tout de même. J’ai un manque.
Centaures est un manga original avec une histoire forte sur des problématiques comme les différences, l’asservissement, la peur de l’autres et l’instinct de survie.
L’édition proposé par Glénat est très belle, de la qualité des couvertures à la prise en main du manga, c’est un plaisir à lire.
Le quatrième tome sortira en France le 20 novembre toujours chez Glénat. Ne ratez pas cette occasion d’entrer dans un monde de fantasy injustement oublié de la plupart des lecteurs français.