Cinéma

J’ai pris ma dose d’émotions avec La la land

Mia (Emma Stone) und Sebastian (Ryan Gosling)

J’ai regardé la bande annonce une seule fois parce que j’étais au cinéma, je n’ai pas lu le synopsis, j’ai vu les interviews de John Legend et Ryan Gosling à la télé, pour le reste j’ai mis des œillères et j’ai laissé passer la tempête médiatique qui dure depuis six mois. Je ne voulais pas être influencée ou déçue à cause du battage médiatique.

-Attention spoiler-

La_La_LandLa La Land

synopsis : Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions.
De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance.
Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent…
Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?

Avis : Les films musicaux est un genre que j’apprécie beaucoup tout comme Damien Chazelle. Quand j’étais ado j’ai vu beaucoup et j’ai tout de suite adoré. Pour beaucoup c’est ringard, mais pas pour moi. Dans son film il ne fait pas que rendre hommage, il donne un sacré coup de jeune au style notamment grâce à des mouvements de caméras donnant l’impression de danser et de virevolter avec la musique.

La scène d’introduction m’a fait penser à celle des Demoiselles de Rochefort sur le transbordeur. Elle est plus grandiose que son aînée, plus hollywoodien. Le titre Another day of sun se retient instantanément. Sur le titre Someone in the crowd comment ne pas penser à West side story ! Beaucoup de références aussi à Singing in the rain un peu partout. Et une myriade d’autres films de l’âge d’or de ce genre. Même un petit clin d’œil à Moulin rouge de Baz Luhrmann. Autre petit clin d’œil aux Parapluies de Cherbourg avec une boutique de parapluie dans une des rues du plateau de tournage sous les fenêtres de Casablanca…
Pour l’épilogue où le couple revit sa vie telle qu’elle aurait pu être m’a fait penser au final d’Un américain à Paris (en plus court et moins hors contexte). Un Paris de peintures et idéalistes.

L’une des grandes forces du film mise à part son histoire, ses danses c’est sa bande son écrite par Justin Hurwitz (Whiplash). Au charme désuet des vieilles comédies musicales de Broadway se mélange des morceaux jazz grisant. Dès le premier visionnage on sifflote sur le refrain mélancolique de City of stars.
Les morceaux et leurs intégrations dans le récit est étudié avec soin. Au début nos deux héros sont dans leur vie pleine de rêves non réalisé, on est totalement dans l’univers de la comédie musicale avec des danseurs qui sortent de nuls part de la musique, des chants. Puis quand le récit revient à la réalité, les chansons sont intégrées autrement. C’est réaliste (un concert, deux amoureux autour d’un piano, un audition etc.). Il n’y a qu’à la fin lors qu’on voit la vie qu’il aurait pu avoir « si »… Qu’on retrouve une dernière fois une partie musicale irréaliste. Je l’explique mal, mais c’est du grand, grand art.

Ce que j’aime aussi chez lui c’est sa manière si particulière qu’il a de parler de sa passion pour le jazz à travers ses personnages. Comme Seb, il est passionné et il  le communique aux spectateurs. Je me retrouve en Mia qui ne connait que le jazz d’ascenseur alors que c’est tellement plus que ça. Montrer aussi le jazz moderne par le biais du personnage de Keith interprété par John Legend est aussi une bonne idée.

J’aime l’idée qu’un réalisateur ait envie de faire jouer ses acteurs devant un vrai couché de soleil plutôt que devant un fond vert. L’effort sur les couleurs est extraordinaire aussi et très bien expliqué dans une vidéo du Fossoyeur de films sur Youtube.
Certes Ryan Gosling n’est pas Fred Astaire, mais comme Emma Stone ils ont relevé de défi d’apprendre à danser et chanter. Bel effort et belle performance d’acteur.

Croire en ses rêves, être déconnecté de la vie, puis les réaliser quitte à perdre d’autres choses au passage… un thème vu et revu au cinéma, mais toujours intéressant surtout en y apportant un regard différent. Un Happy end au goût amer, pourtant c’est ça la vraie vie.

La La Land est un film euphorique, mélancolique, un véritable petit bijou. Des émotions contradictoires pour un film lumineux. Quand j’ai vu Whiplash je suis ressortie de la salle avec l’impression de mettre prix un uppercut. J’étais sonnée. Quand je suis ressortie de La La Land j’étais euphorique. Damien Chazelle a un don… Celui de donner des émotions à travers ses films.

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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