Mourir ou survivre : Japan Sinks : 2020
Japan Sinks : 2020 est l’adaptation du roman La Submersion du Japon (Nihon Chinbotsu) de Sakyo Komatsu. L’anime est co-réalisé par Masaaki Yuasa (Lou et la sirène, Devilman crybaby etc.) et la jeune coréenne Pyeon-Gang Ho. Si c’est la première fois qu’elle co-réalise une série, elle a occupé différents postes dont le storyboard, animatrice clé dans de nombreuses séries avec Yuasa ou d’autres studios (Ping Pong, DEVILMAN crybaby, Carole & Tuesday).
Disponible sur Netflix la série compte 10 épisodes, elle est exclusive à la plateforme.
La série a reçu le prix du jury au festival d’Annecy en juin 2021.
Le résumé
La détermination d’une famille est cruellement mise à l’épreuve comme elle tente de survivre à travers un Japon en perdition après d’effroyables tremblements de terre.
Studio Saru
C’est donc le Studio Saru qui s’est occupé de la série. Yoshitaka Toshio (Dragon ball super) s’est occupé du scénario. J’ai lu le livre il y a 27 ans, je me souviens donc pas forcément de l’histoire en détail. Je me souviens tout de même qu’il m’avait beaucoup plu. J’en ai gardé une forte impression alors qu’à cette époque je n’avais jamais encore foulé le sol japonais. Il était loin d’être parfait et m’avait laissé sur ma faim, cependant il m’a durablement marqué.
Le livre a été écrit au début des années 70, cette version remet dans notre contexte actuel l’histoire d’origine. Cela permet d’aborder d’autres sujets sur le Japon actuel. Il y a bien entendu cette peur du big one qui ferait sombrer le Japon et malgré les nouvelles technologies la survie serait bien difficile.
Transposition dans le présent
La famille Mutō est une famille moderne, recomposée, cosmopolite, avec d’autres survivants ils vont tenter de s’enfuir du Japon alors que toute communication est coupée. Ils vont vivre un grand nombre de péripéties et affrontés bien des difficultés pour survivre. Coeur sensible attention à vous, la mort arrive souvent sans prévenir.
En pointant du doigts les nationalistes et les xénophobes Japan Sinks : 2020 appuie là où ça fait mal. L’extrême droite japonaise n’apprécie d’ailleurs pas la série. Et pour cause. Le Japon est un archipel, qui s’ouvre doucement, et dont l’extrême droite conservatrice est très présente. Notre petite famille va en faire les frais.
Certes la petite fille est crispante par moment, mais ses réactions restent celle d’une ado de 14 ans dans une situation anormale. J’ai aimé le courage de la maman, ou du papy rencontré en cours de route ou Kite le youtubeur étranger. Le seul passage qui ne m’a pas passionné est celui se passant dans l’espèce de secte. En revanche, j’ai adoré cette aventure extraordinaire et sa conclusion.
Le seul point noir
L’un des gros hic, c’est la qualité de l’animation qui est clairement inégale. Ça pique les yeux parfois. La musique en revanche est de qualité, le studio a travailler avec la même team que pour Devilman crybaby. Le chara design peut sans doute vous rebuter, mais passez outre, c’est clairement le scénario qui est a retenir.
J’ai englouti Japan Sinks : 2020 en deux jours, je vous recommande chaudement son visionnage même si le chara design vous paraît étrange ou l’animation inégale. La force du message de la série est indubitablement sa plus grande force.