Défi Lecture [octobre] Les dragons : Le vol du dragon d’Anne McCaffrey
Défi Lecture [octobre] – Il commence à faire froid et à pleuvoir un peu trop ? – Le thème du dragon saura bien nous réchauffer… J’ai décidé de vous parler d’un livre cher à mon cœur que j’ai relu pour la énième fois, avec toujours autant de plaisir. Je ne l’avais pas relu depuis de nombreuses années, le défi m’a donné envie de repartir pour Pern et de vous faire découvrir un coup de cœur trop peu connu.
Si vous souhaitez débuter La ballade de Pern commencez par Le vol du dragon, qui est le premier livre qu’a écrit Anne McCaffrey. Il est préférable pour maintenir le suspense de lire dans l’ordre de parution que dans l’ordre chronologique au risque de se gâcher tout le potentiel de la saga.
Dans un article sur Les chroniques de Lodoss le journaliste laissant entendre que le nom du héros Parn, pourrait venir du nom de la planète Pern. Ni une, ni deux, je vais chez Gibert avec ma mère et je me met en quête d’un ouvrage. J’ai 16 ans et je n’aime pas lire. Je vais vers un tout petit volume, mais ma mère me dit qu’il serait plus judicieux de commencer par le premier de la liste. A l’époque je le trouve énorme (rétrospectivement c’est très rôle vu les pavés que j’ai pu lire ensuite) et j’ai peur de ne pas aller au bout. Bonne nouvelle, j’irai au bout, mieux, ce livre m’ouvre les portes de la fantasy. A partir de ce moment je vais dévorer la suite, mais aussi beaucoup d’autres romans de ce genre.
A l’origine Le vol du dragon d’Anne McCaffrey est une série de trois nouvelles qui remportèrent le prix Hugo du roman court en 1968. Nous pouvons lire aujourd’hui un livre d’environ 300 pages. Cet état de fait explique la singularité du récit et ses zones d’ombres. Parce qu’on est d’accord qu’on aurait aimer en savoir plus sur les trois ans de formations de Lessa, sur les débuts difficile à la tête du weyr du chevalier et de la dame du fort de Benden, la relation F’lar/Lessa etc. Si des scénaristes se penchaient sur le livre pour une série télé, il y aurait matière pour approfondir ce qui n’a pas été écrit et faire une belle série de plusieurs saison. En 2011, nous apprenions que les droits avaient été acquis pour le cinéma, il n’y a malheureusement après l’annonce de plusieurs scénariste plus aucune nouvelle depuis trois ans… Patience…
Tout est calme en tous lieux sur la planète Pern. Les terrifiantes incursions des Fils argentés ont cessé depuis des 400 ans. Les habitants ne savent plus pourquoi ils habitent dans des grottes et versent la dîme aux chevaliers-dragons. On ne croit plus aux mythes relatifs à leurs folles chevauchées sur les grands dragons télépathes et à leurs actions d’éclat contre les redoutables Fils, qui anéantissaient toute vie organique. Les dragons deviennent rares dans le ciel de Pern.
Mais le chevalier F’lar, maître du dragon Mnementh, se remet à étudier les vieilles légendes. L’Étoile Rouge se rapproche. Bientôt les Fils se remettront à tomber. Sur Pern il faut organiser la défense, et pour commencer rendre à la race des dragons son antique fécondité. Une nouvelle Reine va naître. Il faut une fille énergique pour la chevaucher. Et il va la trouver lors de quête la jeune et fougueuse Lessa. Une femme avec un fort caractère, qui ne fait aucun compromis pour sauver la planète.
Ce roman, ce sont avant tout deux personnages forts. F’lar le maître du dragon Mnementh, qui a la tête sur les épaules et souhaite moderniser les weys tout en leur redonnant leur rôle principal. Mais il y a aussi Lessa une femme qui tient tête aux chevaliers, aux traditions, aux Fils et à quiconque se trouvera sur sa route. Loin d’avoir un caractère facile, c’est un personnage très loin des clichés de la princesse douce et fragile. Et ça fait du bien. Elle veut se battre, elle veut s’émanciper et être seule maître de son destin. Elle sera l’un des premiers personnages féminins de la SF/Fantasy à ne pas faire de tapisserie. Et à 16 ans, je peux vous dire que cela m’a marqué.
Mais il y a aussi et surtout les dragons. Parce qu’eux non plus ne font pas tapisserie. Ils ont une place importante dans le récit, ce sont des personnages à part entière ils peuvent parler avec leurs chevaliers. Mnementh et Ramoth sont plus que des montures, ils sont les âmes sœurs. Si un dragon meurt, son chevalier n’est qu’une coquille vide, quant aux dragons ils sautent dans l’interstice pour l’éternité.
On apprend très vite les différentes couleurs, mais aussi comment ils mangent, comment ils se reproduisent, et surtout comment leurs maîtres doivent s’occuper d’eux. L’empreinte, la séparation, la mort, tout est affaire de sentiments réels et très forts entre deux entités si différentes.
La relation dragon/chevalier est fusionnelle, à compté de l’empreinte ils ne font plus qu’un chacun prenant soin de l’autre, partageant même leur émotions, la colère, comme plus intimes comme lors de accouplement des dragons ayant forcément un échos sur leurs maîtres.
Si vous n’avez qu’un seul livre à lire sur les dragons ce sera celui-ci. Par la suite F’lar et Lessa même s’ils sont toujours présents, nos deux héros laissent la place à d’autres personnages. Anne McCaffrey a beaucoup écrit sur différents caractères dans différentes chronologies. Revenant même à la genèse des dragons (L’aube des dragons). Ce voyage, si vous y prenez part, vous emmènera vers un univers incroyablement riche avec des personnages attachants comme F’lar, Lessa, Jaxom, F’nor, Menolly ou Robinton… Et surtout leurs dragons.
50 ans après son écriture Le vol du dragon reste un récit moderne, avec une femme forte et un écho écologique indéniable. Pour sauver leur planète, homme et bêtes doivent se serrer les coudes et s’unirent. Le style d’Anne McCaffrey est fluide, sans surcharge de descriptions ou de passages inutiles. La politique tient aussi une grande place. Ses personnages ne sont pas dénués d’humour et de fourberie rendant le récit toujours autant immersif en 2018.