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La logique implacable de Don’t call it mystery

Don’t call it mystery est un manga de Yumi Tamura publié dans le magazine Gekkan Flowers (magazine shōjo défini sur leur site comme « pour les femmes dans la trentaine amoureuse du manga » donc vous avez le droit de dire que c’est un josei pour les plus pointilleux) depuis 2016. Huit tomes reliés sont déjà parus au Japon alors qu’en France le premier vient de sortir chez Noeve grafx.

L’histoire

C’est un Mystère nous entraîne aux côtés d’un singulier Sherlock Holmes des temps modernes. L’action fait ici place à la réflexion, à l’écoute et à la parole. Totonō observe, analyse, déduit et conseille, avec une franchise frôlant parfois l’impertinence. Il pourrait sembler hautain mais n’émet jamais de jugement, quelles que soient ses conclusions. Il est jeune et réservé mais pose une regard éclairé surs ses contemporains. Et l’on élucide à ses côtés autant de petits tracas quotidiens, souvent révélateurs de la société japonaise, que de crimes sordides.

L’insondable Totonō

Don’t call it mystery aurait pu n’être qu’un manga ultra bavard avec plus de dialogues que de dessins, mais c’était sans compter sur le talent de Yumi Tamura. Parce que oui, y du texte, beaucoup de texte même, cependant ce sont des dialogues savoureux apportant des réflexions pertinentes sur des sujets très divers. Il y a même quelques taquets bien senti que l’autrice s’est permis de faire et que l’on déguste tel des bonbons. Ses chapitres sont très longs dans le tome 1 nous n’avons que deux histoires. La première raconter d’un seul tenant ne perd jamais en rythme et en intérêt. La seconde met en place une histoire qui aura sa suite dans le 2e tome. Dans le premier épisode il est accusé de meurtre, et dans le second il est pris en otage. Il n’a pas la vie facile.

Coup de chapeau aux deux traducteurs Yukari Maeda et Patrick Honnoré qui ont fait travail extraordinaire sur cette œuvre ! Totonō est a la fois un personnage qui analyse tout avec justesse, tout en étant en marge de la société. Effectivement, si vous aimez le Sherlock Holmes de la série anglaise Sherlock, vous devriez aimer Don’t call it mystery.

Qualité d’édition

Je reprends les informations données sur twitter par l’éditeur la jaquette est faite avec du papier « Fedrigoni Constellation Riccio » ainsi qu’un vernis UV sélectif pour le titre. Le papier utilisé donne un effet particulier tant visuellement que lorsqu’on le tient en main. C’est un papier luxueux et on se fout pas de nous. Même si l’édition paraît toute simple au premier abord, c’est en fait tout le contraire et bien heureux sont les lecteurs de l’avoir à un prix si abordable.

La malédiction

Yumi Tamura est une artiste prolifique  dont nous n’avons eu qu’une petite partie en France et encore de façon assez compliquée. Est arrivé jusqu’à nous son titre emblématique Basara un manga en 27 tomes paru chez Kana il n’est plus réimprimé depuis longtemps Puis 7 Seeds dont seulement 10 tomes sur 35 ont été édité chez Pika. Si elle a publié bon nombre de one shot, elle aime aussi les séries fleuves, il faut donc savoir dans quoi vous vous embarquez avec Don’t call it mystery. Seule elle sait jusqu’où elle ira avec Totonō. J’avais découvert ce titre dans le magazine Flowers quand celui-ci offrait des goodies Banana Fish lors de la promotion de l’anime. Même si j’étais arrivée au chapitre cinq j’avais très envie de connaître son histoire, mais je ne pensais pas ça possible après l’échec de 7 Seeds.

Don’t call it mystery nous amène à réfléchir, jeu de piste incroyablement bien écrit, Yumi Tamura nous prouve une fois de plus qu’elle maîtrise ses scénarios à la perfection.

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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