Cinéma

Le très attendu Ghost in the shell fait mouche

Scarlett Johansson plays The Major in Ghost in the Shell from Paramount Pictures and Storyteller Distribution Co. in theaters March 31, 2017.

Mardi 21 mars je suis allée à l’avant-première de Ghost in the shell organisé au Grand Rex. Étaient présents ce soir là : Scarlett Johansson, Juliette Binoche, Michael Pitt, Pilou Asbaek ainsi que le réalisateur Rupert Sanders (Blanche-Neige et le Chasseur).
Dès l’annonce de la mise en chantier du film les critiques se sont élevés. Tout d’abord car le projet était américain. Certes on se souvient tous le l’immonde Dragonball Evolution, mais restons positif. Puis, il y a eu l’annonce qui fit grand bruit Scarlett Johansson reprenait le rôle du major Kusanagi. Whitewashing ou pas ? Masamune Shirow et Mamoru Oshii ont eux-mêmes approuvé le choix de Scarlett. Et pour cause l’aspect humain n’est pas vraiment important dans GITS, ce n’est qu’un réceptacle après tout.
Même lorsque les bandes annonces sont sortis c’était le même problème. A la manière de Ghostbusters 2016 la foule d’internautes déverses sa haine avant même d’avoir vu le produit fini. J’avoue être dépasser car ça ne reste que des films rien de plus.

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Photo : Paramount Pictures‏

Nous avons cru ne jamais rentrer à temps dans la salle. Nous avons fait la queue pendant plus d’une heure tout en regardant l’arrivée des acteurs sur Instagram. Une fois le tapis rouge terminé le rythme c’est enfin accéléré. A peine quelques minutes après le cast arrivait sur scène. Je vous épargne ma photo avec des fourmis floues… La photo du twitter de Paramount c’est mieux. Ce fut rapide mais c’était génial de voir Scarlett Johansson en vrai, même en tout petit. Petit cadeau surprise des sachets de Pop-corn venant du magasin de la star était offert au publique. Une attention sympathique.

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Synopsis : Dans un futur proche, le Major est unique en son genre : humaine sauvée d’un terrible accident, son corps aux capacités cybernétiques lui permet de lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un nouveau genre qui permet de pirater et de contrôler les esprits, le Major est la seule à pouvoir faire face. Alors qu’elle s’apprête à affronter ce nouvel ennemi, elle découvre qu’on lui a menti : sa vie n’a pas été sauvée, on lui a volé. Rien ne l’arrêtera pour comprendre son passé, trouver les responsables et les empêcher de recommencer avec d’autres.

Avis : Pour commencer je n’ai pas été déçue. Je ne dis pas que c’est le film SF de l’année, mais il n’est très certainement pas le mauvais film annoncé. Les questionnements de Masamune Shirow sur la robotique, IA et l’âme sont bien présents. Le Major est tiraillée entre son ghost, son passé, et ce qu’elle est réellement.

C’est plus balisé et grand public que les films de Mamoru Oshii qui a tendance à perdre une partie des spectateurs en route. Ça plaira, comme ça déplaira. Au revoir les lenteurs, bonjour action. Il y a tout de même des jolis moments comme lorsque le major va voir une humaine pour « toucher » car elle veut comprendre ce que cela fait. Elle a beau avoir un cerveau, elle reste en partie une machine.

Le film nous plonge dans un univers futuriste multi-culturel et multi-ethnique. Le casting est international ce qui rend le film intéressant. Les décors s’inspirent en grande partie de Hong-Kong, une étouffante et tentaculaire. Elle a de faux air de Blade runner.

Scarlett Johansson est magnifique dans le rôle du major. Énigmatique, charismatique, elle incarne à la perfection Mokoto. J’ai bien aimé que Takeshi Kitano parle exclusivement en japonais, il est d’ailleurs excellent dans le rôle d’Aramaki. Il s’impose en quelques phrases, un regard sombre et des réflexes de yakuza. Beat Takeshi n’a rien perdu de sa superbe. La bonne surprise c’est Pilou Asbæk un acteur Danois qui est parfait dans le rôle de Batou. J’ai apprécié qu’il prenne plus d’épaisseur en apprenant comme il a acquis ses yeux cybernétiques. Notons aussi la présence d’une Française, Juliette Binoche, dans un registre où on ne l’attendait pas.

La musique ne rivalise pas avec celle de Kenji Kawai autant vous enlever le doute tout de suite, c’est donc avec un certain bonheur que le thème principal qu’il a écrit pour Oshii soit en ouverture du générique de fin.

Pas de Tachikoma en vue (soucis de droit d’auteur ?), mais on se consolera avec un robot araignée assez destructeur.

Rupert Sanders garde à l’esprit l’héritage de Ghost in The Shell et a écrit un nouveau chapitre de cette saga. Il n’y a peut-être apporté de nouveauté, mais il a été très précautionneux avec ce qui avait déjà été fait. Gardant même des séquences du film d’Oshii ainsi que ses gimmicks en clin d’œil : le basset et quelques oiseaux.

Ceux qui attendait le film pour le taper, vont le taper, je ne me fais aucun soucis là dessus. Pour ceux qui veulent voir un bon film de SF vont être ravis. En tous les cas j’ai passé un bon moment. Il m’a donné envie de me replonger dans cette série qui a bercé mon adolescence. 

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  • Bonus

C’est l’année Ghost in the Shell. All the anime ressort quasiment l’intégral de la saga à savoir le premier film Ghost in the shell dans trois éditions en version remastérisée. Puis la série Ghost in the Shell Stand Alone Complex sortira cet été dans plusieurs éditions, mais il faut compter aussi sur la série d’OAV Ghost in the Shell:Arise, ainsi que Ghost in the Shell:The Movie.

Sachez que Innocence : Ghost in the Shell 2 est disponible sur Netflix ainsi que Ghost Pain et Ghost Whispers (Deux premières OAV de Ghost in the Shell:Arise).

De son côté Glénat sort aussi une « perfect edition » du manga Ghost in the shell, le premier tome vient de sortir il y a quelques jours.

Pour les plus curieux les Éditions IMHO ont édité en 2012 Mamoru Oshii, rêves, nostalgie et révolution de Julien Sévéon. Exhaustif et divertissant, cet ouvrage part à la découverte de l’univers de Mamoru Oshii et des grandes thématiques qui constituent son œuvre. Ce livre est toujours disponible à la vente pour le prix de 26€.

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

7 réflexions sur “Le très attendu Ghost in the shell fait mouche

  • Y a pas de tachikoma ?! Ok c’est mort je boycott ce film ><
    Plus sérieusement, mon gros soucis avec GITS et ce film, c'est que l'on considère l'oeuvre de Oshii comme la seule et l'unique alors que non…la base c'est Shirow. Alors certes, nous sommes nombreux à avoir découvert GITS (et l'animation jap en général) par ce film mais c'est une version assez différente de l'oeuvre originale.
    Le discours de Shirow est tout assez alambiqué et très verbeux (hello GITS madmachine interface) mais plus orienté vers une forme de spiritisme animiste. Cependant la base était assez politique, sociale et humoristique.
    Une autre grosse différence c'est que GITS film a véhiculé une image de la machine froide, de la poupée alors que la BD est très en chair. Shirow dessine énormément de belles pépètes hyper bien gaulées (il y a pas une page de madmachine sans un plan fesses/seins) pour le plaisir des yeux mais également parce que c'est une autre vision de la machine. J'ai un ami qui a travaillé sur ça. Les pages pornographiques manquantes de la perfect édition ont fait perdre tout intérêt à un de mes mais pour l'acheter. Pour lui faire des GITS des persos "poupées" est un contre sens de la vision de shirow mais également du rapport à la machine. Bon par contre il en parlerait mieux que moi….on doit aller le voir ensemble, je verrais ce qu'il en pense.

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    • Non, heureusement c’est pas que le film de Oshii, l’histoire s’inspire de ce qui a été fait sur Ghost in the Shell:Arise.
      Je ne suis pas une inconditionnelle des films d’Oshii (c’est chiant parfois quand même), par contre j’aime beaucoup le manga, mais je pense que l’aspect sexuel ne manque pas tant que ça. Il y aurait eu une autre polémique de plus sur la femme objet hyper-sexué… Sans déconner avec les polémiques bidons en ce moment je ne m’étonnes plus de rien…
      Je suis d’ailleurs allergique au charadesing du major dans les adaptations… Elle est tellement plus belle sous la plume de Shirow ! Du coup avec Scarlett je suis fan, elle est vraiment magnifique.

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      • Oui de ce que j’ai pu voir et entendre ici et là le film est un mélange d’un peu tout ce qui a été fait. Du coup, j’ai un peu peur du mélange « bâtard ». C’est à dire que l’on tient à faire plaisir à tout le monde et qu’au final on prenne le risque de ne plaire à personne.
        Le 1er teaser me donnait bien envie, après la grande BA faisait très lissée américain, je trouvais le tout un peu trop propre mais bon pareil on verra…
        Perso je suis pas allergique au design. GITS c’est désormais une forme d’univers étendue avec une charte à respecter.
        Ça commence à être délicat de faire une oeuvre, soit c’est trop blanc, soit il n’y a pas assez de femmes, il y soit trop, soit pas assez…

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        • oui ça commence à être un peu lourd même car j’ai l’impression que quoi que tu fasses tu trouveras toujours un malin pour faire du buzz en disant que ça ou ça ça ne va pas :/

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  • J’ai lu aussi bien du positif que du négatif mais comme je ne connais pas le manga,si j’y vais, ça sera en totale méconnaissance de cause!

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  • J’ai lu aussi bien du positif que du négatif mais comme je ne connais pas le manga,si j’y vais, ça sera en totale méconnaissance de cause!

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