VickeBlanka : un musicien multifacette à découvrir
VickeBlanka ce nom ne vous dit peut-être rien. Pourtant vous avez sans doute entendu un de ses titres si vous avez vu l’anime Black Clover. S’il fait parler de lui aujourd’hui, c’est qu’il a participé à la bande originale de La Revanche des crevettes pailletées avec son titre Changes. Nous avions à cœur de revenir sur cet artiste atypique dans le paysage japonais. Nous avons eu la chance de pouvoir l’interviewer en ligne depuis le Japon. L’artiste a répondu de façon très franche et amicale à nos questions.
L’interview et l’article ont été réalisé pour Journal du Japon
Ses débuts
Journal du Japon : Bonjour et encore merci pour avoir accepté de répondre à nos questions. Votre vrai nom est Yamaike Junya et vous êtes né le 30 novembre 1987 dans la préfecture d’Aichi. Comment avez-vous débuté la musique ?
VickeBlanka : J’ai commencé à chanter à l’âge de 5 ans. J’ai commencé la guitare acoustique à 7 ans. Et j’ai commencé le piano à 23 ans. Mes parents ne créaient pas de musique mais ils adorent chanter, jouer des instruments. C’est une famille musicale.
Avez-vous eu la vocation très tôt ?
Très jeune. Peut-être dès l’école élémentaire car mes parents m’avaient donné ce conseil dont je vous ai parlé. J’ai tenté d’étudier pour devenir le meilleur élève, mais je n’y arrivais pas. Mais j’étais le meilleur chanteur et le meilleur leader en cours de musique. C’est comme ça que j’ai découvert mon talent. Mes parents m’ont dit, une personne doit trouver son talent et se concentrer sur ce talent pour le développer.
En primaire, ma petite sœur apprenait le piano. Donc il y avait un énorme piano chez moi. Mais je ne jouais pas beaucoup de cet instrument car je préférais jouer de la guitare avant l’âge de 15 ans. Mais à 23 ans, en fait j’ai quitté la campagne pour déménager à Tokyo. Je suis né et j’ai grandi à la campagne et à 18 ans je suis venu à la capitale, Tokyo, pour l’université. Et j’ai commencé à jouer devant un public. Je jouais des concerts live avec une guitare électrique. Mais j’ai senti que la guitare électrique n’était pas faite pour moi. Le son, et la forme ne m’allaient pas. Donc j’ai cherché un instrument qui me correspondrait mieux, et j’ai trouvé le piano. Le piano peut jouer des notes basses et des notes plus hautes. En utilisant la main gauche et la main droite, je peux les bouger différemment et créer un rythme. Donc le piano peut créer à lui seul tous les éléments. Donc j’adore le piano.
Carrière en Major
Il signe en 2016 sur le label Avex avec son premier single, Natural Woman, suivi l’année suivante par son premier album, FEARLESS. Les fans d’animation vont faire connaissance avec lui avec le titre Black Rover pour l’anime Black Clover en 2018. Il récidive avec Black Catcher en 2020. Il participe aussi à la bande originale du film Flavors of Youth (Disponible sur Netflix), ainsi que pour les anime télé : Fruits baskets et l’étonnant Double Decker! Doug & Kirill. Dans le même temps il crée aussi des chansons pour des drama inédits en France.
Sa popularité ne fait que grandir au fil des sorties de ses quatre albums.
Journal du Japon : Pouvez-vous nous parler de vos influences ?
VickeBlanca : Mika est mon artiste préféré. A l’école élémentaire, j’ai découvert Michael Jackson à la TV, sur MTV et les « music selections ». Il m’a fait découvrir beaucoup de choses et j’ai beaucoup appris de sa musique. Après l’âge de 20 ans j’ai découvert Mika et ses musiques Grace Kelly, Lollipop… Vous connaissez le chanteur Alain Chamfort ? Ma mère adore sa musique donc j’écoutais sa musique à l’école élémentaire. (Se met à chanter Alain Chamfort.) Je réévalue ma vie entière. Donc j’adore aussi Alain Chamfort. Mika et Alain Chamfort sont géniaux. (Se remet à chanter.) J’adore sa musique ! Il n’est pas très connu mais ma mère était une « music freak ». Un jour, Alain Chamfort est venu donner un concert au Japon. Ma mère y est allée et elle est devenue fan. Elle est rentrée à la maison et elle m’a fait écouter sa musique. Il est bon !
Son lien avec la France
Si nous sommes surpris et amusés de découvrir qu’Alain Chamfort a fait partie de ses influences, il est aussi vrai qu’il semble très attaché à la France en général.
Journal du Japon : Quel a été votre premier vrai lien avec la France ?
VickBlanka : Mon premier lien est Mika. J’étais tellement fan. Il est né au Liban, je crois, puis a déménagé en France et chante en français. Et donc je voulais aller en France. Un an plus tard, j’ai pu aller à Paris et je suis resté deux semaines environ. Et j’aime tellement Paris. L’atmosphère, la culture… Et pendant les deux semaines, j’ai entendu tout le monde dire « ça va ? » « ça va » « ça va ? »… Et « ça va » en japonais est le nom d’un poisson Saba [NDLR : maquereau en français et il y a une marque de maquereau en boîte qui s’appelle justement « Ça va ? »]. Mais pour vous, c’est une manière de demander comment ça va. Donc j’ai eu cette idée d’un océan d’idées, j’ai fait un jeu de mots et je l’ai mis dans une chanson.
Envisagez-vous de venir en France ?
J’aimerais tellement, tellement ! Invitez-moi ! Un festival de musique ou autre chose. J’ai vraiment envie de venir à Paris encore une fois.
La Revanche des crevettes pailletées
Comment s’est décidée cette collaboration pour le moins étonnante ?
C’était une très très bonne nouvelle pour moi car j’adore Paris, j’ai une chanson qui s’appelle Ça va ? et le nom de mon fan club est French Link. La dernière scène de La Revanche des crevettes pailletées se passe à Tokyo. Donc les réalisateurs, Maxime (Govare) et Cédric (Le Gallo), ont tenté de trouver un artiste japonais et ils ont écouté beaucoup de chansons d’artistes différents, mais ils étaient tous ennuyeux. Presque tous les artistes japonais créent des chansons similaires, vous savez ? Par exemple, au piano, les auteurs de chansons au Japon créent uniquement des ballades. 10, 20 chansons… Presque tous les artistes japonais créent les mêmes sons encore et encore… Mais moi je fais de l’EDM [NDLR : musique électronique], et ma prochaine chanson est une ballade rock. Et du funk. Donc mon style de musique est très diversifié. Cédric et Maxime ont découvert que ma musique était très variée et ils m’ont donc proposé en me disant : « Tu crées avec différents genres de musique, donc tu peux peut-être écrire une chanson autour d’un thème LGBT ? ».
Ensuite, ils m’ont donné quelques directions. Le 1er meeting s’est fait par Zoom et nous avons énormément parlé. Du thème du film, sur le BPM de la chanson, la signification de l’histoire… Ils n’ont pas été très directifs. Ils m’ont donné deux ou trois petites indications, ça s’est fait sans problème. Mika est LGBT, Elton John aussi. J’adore aussi Elton John. Ma mère travaillait dans une entreprise internationale donc toutes sortes de personnes étaient invitées chez nous. Des collègues de ma mère. Ils venaient chez nous. Donc c’est très normal pour moi. Chaque personne est unique et a ses émotions. Et la diversité est très normale pour moi, depuis mon enfance. Dans le monde, je sais que la diversité est moins acceptée… donc voilà.
Autre passion : les jeux vidéo
Nous savons que vous aimez aussi les jeux vidéo et que parfois vous streamez. Qu’est-ce que cela vous apporte ?
Ah oui ! J’adore les jeux vidéo. Ça m’aide à reposer mon esprit de toute la musique, de la technique, des concerts… Repos complet. Et vous connaissez Twitch ? La plateforme de streaming ? Il y a des streamers très connus. Mais au Japon, il n’y a pas beaucoup de streamers gaming. Et quand j’en ai finalement trouvé, j’ai vu qu’ils jouent mais ils ne font que jouer et restent silencieux. Parfois un « Oh wow ! ». C’est ennuyeux. Les streameurs américains ou les Européens sont très doués pour parler et jouent très bien donc j’essaie de faire pareil. De bien parler, de bien jouer. Dans les streameurs japonais, il n’y a personne comme ça donc je veux être cette personne.
Il stream du League et Legends et Fortnight. Avis aux amateurs 😉
Pour terminer, avez-vous un message pour les auditeurs de la chanson Changes ?
J’ai travaillé très dur sur cette chanson. Particulièrement les paroles du refrain. J’ai écrit pour que n’importe qui dans le monde puisse s’identifier, comprendre. Donc j’espère que le public français comprendra aussi les paroles de ce refrain. Si c’est le cas, j’en serais très heureux. Et bien sûr, j’adorerais voir le public français en personne très bientôt et jouer un concert. Je veux également vous dire que j’aime beaucoup la station Étienne Marcel souvenir de mon premier voyage en France.
Merci pour toutes les réponses et pour votre temps ! A Journal du Japon, nous avons hâte de pouvoir vous rencontrer en chair et en os, en concert en France. En attendant, on suit votre actualité sur vos réseaux sociaux et votre site officiel :
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Merci à Laurie Villar pour la traduction, à Cyril Cadars pour cette opportunité unique, à Vickeblanca et son staff pour leur temps et à Avex.
L’interview et l’article ont été réalisé pour Journal du Japon