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Kagerou : premier concert en France à Paris à la Locomotive + conférence de presse

19-a

C’est vers 17h30 que nous sommes conviés à la Locomotive pour la conférence de presse de Kagerou(prononcer kaguélo). Dans les couloirs, nous croisons les jeunes filles qui ont gagné le concours organisé par JV Store. Elles sont toutes à leur joie de rencontrer le groupe dans les loges. Les membres du fan club japonais arrivent aussi à la Loco. Nous, pendant ce temps, faisons la connaissance des autres journalistes présents et le staff français qui nous est familier. Masnada fait encore ses balances, ils ont un bon son, ça devrait bien passer.

18h : la conférence a lieu au 1er étage, c’est vraiment très bien organisé. Nous prenons même des photos du groupe.

19h : C’est presque l’heure de l’ouverture des portes. Je me mets sur la droite de la scène sur la rambarde. Je vais avoir une jolie vue. Les fans entrent en courant manquant de tomber dans les escaliers. La salle se remplit vite et enfin, à l’heure dite, masnada entre en scène.

Je suis assez surprise car le public réagit bien au groupe. Je pensais qu’il allait les bouder en attendant l’arrivée des « éphémères » ! Que nenni ! Ca saute, ça pogote, ça slame même (du vrai bon slam pas celui des japonaises ^^’). On pardonnera au chanteur sa prononciation irritante de kagerou devenu kadjéro, kagérou… Bref, ils étaient contents d’être là et ils avaient la pêche. J’ai encouragé le groupe sur le début et au bout d’un moment je me suis progressivement désintéressée de la question…

21h : kagerou va entrer en scène, cependant un annonceur nous demande instamment de ne pas prendre de photos ni de filmer. Les rideaux dévoilent la scène encore vide, l’intro habituelle ouvre le concert. Shizumicomme à son habitude est le premier à montrer le bout de son nez. Il fait de grandes courbettes au public qui hurle déjà de toutes parts. Ensuite, voici Kazu le bassiste classe, suivi de Yuana jamais avare de mimiques rigolotes. Enfin, arrive Daisuke le charisma vocal.

Shibire gokoro ouvre les hostilités suivie de près par le maxi single XII dizzy. Les fans sont au comble du bonheur. Daisuke en profite pour sauter une première fois dans le public. Vite récupéré par la sécurité, il reprend la chanson avec toute l’énergie qu’on lui connaît après avoir remis son costard en place.
Ils enchaînent sur Meisou honnou tirée de leur précédent album, ce sera d’ailleurs le seul titre a en être issu.
Sur le plan technique rien à redire, le groupe dépasse de loin tout ce qu’on avait eu jusqu’à présent. Kazu est bluffant à la basse utilisant aussi bien le médiator que ses doigts (ce qui est extrêmement rare dans le visual).Shizumi semble ne faire qu’un avec sa batterie, maîtrisant avec aisance chaque partie, profitant même pour faire quelques mimiques (R shitei est géniale pour ça). Il est rare de voir un batteur aussi présent que les autres musiciens.
Passons à Yuana qui n’est semble-t-il pas au top de sa forme, il reste très concentré et moins excentrique qu’à son habitude. Il semblerait que la fatigue ait eu raison de son énergie. En dehors de ça, il a assuré une excellente prestation.
Enfin, Daisuke, le chanteur au charisme né. En plus, d’un chant sans accro, il assure un show que l’on sait bien huilé. Provocateur parfois, il sait captiver l’assistance.

Les fans hurlent leur enthousiasme. Le groupe ne parlant ni anglais, ni français, c’est dans le noir qu’ils font leur pause. Daisuke revient vers le devant de la scène et annonce le prochain titre : Koukotsu jigoku. Suivrons trois autres titres de Rakushu : 3.2.1, Rasen kubi et Masatsu Sinkou. La fosse ondule telle une mer agitée par la tempête. Parfois même des gens se retrouvent par terre. Heureusement, la foule se relève vite.

Si, au Japon les éclairages étaient blancs, sur Shiroi Karasu ils furent bleus… On peut pas tout avoir non plus. Ensuite, une ancienne, Uramigoto tirée de Full course. C’est un plaisir de l’entendre interprétée à la Loco. Suivra le quart d’heure ballade avec Kasa et wakaremichi. Ca permet au groupe de calmer le rythme et aux fans de souffler un peu.

Mais fini de rigoler, on en revient aux bonnes choses : holy needle ! Je ne saurais dire exactement quand, maisDaisuke plonge dans le public une seconde fois. Deux gars du staff japonais tentent de le tirer de la fosse mais sans succès quand arrive un grand black baraqué en perfecto rouge (staff de la Loco) qui soulève notre chanteur comme s’il s’agissait d’un sac de plumes… Impressionnant, ok il est pas lourd mais quand même…
Ils interprètent le second maxi sorti en décembre dernier : Kurokami no AITSU suivi de nikushimi no hitori shibaiet jyubakuon.
Daisuke a un problème dans son pantalon parfois, jeu de scène amusant, un brin subversif tout en restant supportable. Personnellement, ça me fait marrer. J’ai bien aimé les cris des fans à ce moment là et aussi quand il a ouvert sa chemise. Il sait y faire avec ces demoiselles.

Nouvelle et dernière pause éclair avant la fin de leur concert. Toujours tirées de Rakushu, ils interprètent Hikari no kage et Koiuta. Deux chansons que j’aime beaucoup (comme tout le reste de l’album je dois bien l’avouer).
Enfin la chanson tant attendue ! Aux premières notes tout le monde réagit au quart de tour. La longue intro deYuugure no shazai laisse le loisir aux musiciens de se déchaîner, allant d’un bord à l’autre de la scène. Ah je l’aime celle-là ! J’en profite un maximum, sautant en avant, gesticulant, faisant la chorégraphie de Daisuke. Dans la fosse ça bouge dans tous les sens, beaucoup l’attendait semble-t-il ?

Puis le groupe s’en va, Shizumi fait crier un peu la salle en rythme avec ses coups de batterie. Chacun s’en va et la salle est plongée dans le noir. Le public scande le nom du groupe, des différents membres, il tape des pieds, tape dans les mains, bref il en redemande ! L’attente est un peu longue, mais ça valait le coup d’attendre. A l’origine, ils ne devaient jouer qu’une chanson, mais nous avons eu la joie d’en avoir deux ! Ils sortent de derrière leur chapeau : R Shitei que l’on trouve sur Biological slicer et Mizubitasi no kazoe uta. Daisuke est marrant avec son doigt qu’il suit en parlant. Dommage qu’on était peu à faire comme lui.
Lors de leur entrée sur scène Shizumi et Yuana sont venus taper dans les mains du premier rang, des mains retiennent un peu les lacets qui pendaient au pantalon de ce dernier, il se dégage l’air de dire : Mais euh… Laissez-moi faut que j’aille jouer moi !

Et enfin, une que j’attendais avec impatience : Wrist cutter ! Je me suis défoncée, j’avais pourtant déjà mal au cou mais c’était pas grave. Pas bien vu ce qui se passait j’étais dans mon trip. Juste que c’était autant le délire que pour Yuugure no shazai. Ce qui m’a amusé c’est une petite japonaise qui s’est placée juste en dessous de nous et qui faisait pareil que nous. J’avais plus de bras à la fin, mais j’ai tenu bon.
Voilà, le concert touche à sa fin, Daisuke hurle : Paris (enfin c’est ce que j’ai compris) et chaque membre vient saluer le public. Nous avons droit au jeté de baguettes et médiators qui a donne lieu à un peu de bousculade et empoignades diverses.

Il ne reste plus qu’à chacun d’entre nous de retrouver son foyer en attendant les dédicaces du lendemain pour certains, un prochain concert pour d’autres.
Inutile de vous dire que les membres de kagerou ont apprécié comme il se doit l’enthousiasme des français (plus que les allemands qui, à ce que l’on m’a raconté, étaient plutôt froids).
A bientôt donc !

set list :

Shibire gokoro
XII dizzy
Meisou honnou
Koukotsu jigoku
3.2.1
Rasen kubi
Masatsu shinkou
Shiroi karasu
Uramigoto
Kasa
Wakaremichi
holy needle
Kurokami no AITSU
nikushimi no hitori shibai
jyubakuon
Hikari no kage
Koiuta
Yuugure no shazai

Encore
R shitei
Wrist cutter

***

 

Conférence de presse

Tous les journalistes se présentent chacun leur tour. Nous sommes face aux musiciens, alignés dans des fauteuils rouges. Shizumi s’essaie au français en disant : « Enchanté » (avec un charmant accent). Puis Pink présente chaque membre de kagerou (prononcer kaguélo). Les questions peuvent commencer à fuser.

Saviez-vous que vous avez des fans en Europe ?
Daisuke : Non, je ne savais pas qu’il y en avait et nous avons été très surpris. Avant de l’apprendre, je n’aurais jamais pensé prendre l’avion pour venir en France… J’ai peur (de l’avion).

Pour en revenir à votre nouvel album, qui est désormais vendu en France, pensez-vous faire autrement la prochaine fois maintenant que vous connaissez le marché européen ?
Shizumi : Ce qui serait bien pour le prochain album, c’est qu’il sorte d’abord en France et ensuite au Japon. Parce que chez nous, beaucoup d’artistes occidentaux sortent d’abord leur CD ici et ensuite dans leur pays d’origine. Nous aimerions faire la même chose pour notre album.

Connaissez-vous des artistes européens ? Et si oui, voudriez-vous collaborer avec eux, sur un projet d’album ?
Shizumi : Pour l’instant, nous n’avons aucun projet de collaboration avec des artistes occidentaux. Mais si des artistes sortent leurs albums au Japon, et si nous sommes intéressés par leur musique, nous n’hésiterons pas à les acheter.

Ecoutez-vous uniquement des artistes japonais, où bien aussi des artistes occidentaux ?
Shizumi : Oui, nous en écoutons ! Des artistes français comme Masnada, Pleymo ou encore un groupe autrichien (pas compris le nom, désolée…). Mais aussi des artistes anglais, comme Lostprophets ou Funeral for a friend.
Yuana : Aussi du métal
Daisuke : Comme Stratovarius.

Avez-vous fait d’autres genres de musique, avant de faire du visual ? 
Daisuke : Non, on a fait tout de suite du visual kei.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce genre ?
Daisuke : C’était incontournable pour pouvoir exprimer ce que nous voulions réellement montrer et dire. C’était un moyen d’exprimer nos sentiments.

Ca passe uniquement par le look ou y a-t-il des paroles spécifiques ?
Daisuke : Je n’associe pas de paroles spécifiques au visual kei. Par exemple, pour kagerou, j’écris les paroles par rapport à mon vécu. Je ne pense pas à maquiller mes propres sentiments.

Qu’avez-vous pensé de l’accueil du public allemand ?
Shizumi : Le public a été très chaleureux et nous avons été ravis. Il y a quelque chose qui nous a beaucoup marqué, c’est que même si les paroles sont en japonais, les fans étaient capables de les chanter. Ca nous a beaucoup surpris. Nous n’avons pas essayé mais si nous nous étions arrêtés de jouer, les fans auraient été capables de chanter la chanson.

Généralement les chanteurs occidentaux chantent dans un registre très grave, dans le visual kei le chant est suraigu. Comment l’expliquez-vous ?
Daisuke : Je n’ai jamais pris de cours de chant, c’était dans mes capacités vocales donc ça c’est fait tout naturellement.

Quelles sont vos influences japonaises ?
Shizumi : Nous avons tous des goûts différents.

Faites-vous vos vêtements vous-même ou avez-vous un styliste ?
Shizumi : Nous changeons de look à chaque album, mais nous achetons nos vêtements dans n’importe quel magasin et nous faisons notre propre look.

Daisuke, vous étiez batteur dans votre ancien groupe, pourquoi êtes-vous devenu chanteur ?
Daisuke : En tant que batteur, c’était assez limité pour s’exprimer. C’est pour cela que je suis devenu chanteur, pour pouvoir exprimer mes sentiments.
Shizumi : Alors moi aussi je vais devenir chanteur plus tard ! C’est une blague japonaise !

kagerou signifie éphémère, quelle signification cela a-t-il pour vous ?
Daisuke : « kagerou« , ça veut dire « éphémère » en français. Pourquoi « éphémère »? Et bien, parce que cet insecte ne vit, en tant qu’adulte, que 24 heures. Comme cet insecte, nous voudrions que le groupe vive intensément chaque minute de sa vie et le peu de temps dont nous disposons. Même si un être humain peut vivre jusqu’à 80 ou 90 ans, nous voulons vivre chaque moment intensément. C’est pour cela que nous avons appelé le groupe kagerou. Personnellement, comme j’ai une santé assez fragile, c’est une raison supplémentaire pour appeler le groupe ainsi.

Vivez-vous comme des rock stars au Japon ? 
(Gros silence)
Shizumi : Nous ne nous prenons pas pour des rock stars, c’est l’union de quatre personnes qui fait que nous vivons intensément notre vie.

Etes-vous amis dans la vie, vous connaissiez-vous avant de former le groupe ?
Réponse collégiale : Oui, nous nous connaissions avant.

Pensez-vous que le Jrock ait de l’avenir en Europe ?
Daisuke : L’avenir du Jrock je ne sais pas, mais l’avenir de kagerou certainement !

Avez-vous des relations avec d’autres pays d’Asie ?
Shizumi : On a déjà joué à Hong-Kong et Shanghai mais pour le moment nous n’avons pas de projet pour d’autres pays. Mais si vous nous invitez, il n’y a pas de problème. Où voulez-vous qu’on aille ?

Trouvez-vous que le public différe entre le Japon et l’Europe ?
Daisuke : En tant que groupe, nous ne voyons aucune différence.
Kazu : Au niveau des différences entre les fans japonais et les fans européens, en soit il n’y en a aucune mais ils apprécient notre musique différemment.

La musique avant le look ?
Daisuke : C’est pareil pour tous les fans, que ce soit au Japon ou en Europe, ils sont plus attachés à la musique qu’au look.

Pensez-vous que le regard des européens change par rapport au Japon ?
Daisuke : Nous n’envisageons pas de changer le point de vue des européens. Chacun est libre de penser ce qu’il veut, nous n’avons pas l’intension de le faire.
Shizumi s’adressant aux personnes présentes : Quel est le point de vue des européens en ce qui concerne les japonais ?
S’en suit une explication sur les tendances par rapport à la mode, la musique et la culture japonaise.

Sur le CD gratuit de Rock one sera disponible XII dizzy, que raconte-elle ?
Daisuke : Elle parle de Bouddha qui avait dit que pour l’homme, il existe 12 souffrances. Bouddha avait également trouvé 12 réponses à chacune d’elles.

Interpréte : Tomoko
Un grand merci à Pink (Free will europe)

Articles rédigés pour JaME

-Off-

Alors qu’on allait préparer à manger Pink nous appelle car il manque un micro HF pour le bassiste de Kagerou(apparement c’est un oublie dans la livraison…). Nous voilà donc parti en catastrophe à la Loco pour filer sont HF. J’s aide Kazu avec son HF, moi j’attends au loin regardant tranquillement les préparatifs ^^ Après on repart manger chez J’s.
De retour à 17h30 on attend la conférence de presse en discutant avec le staff (tous des amis c’est assez marrant lol) et les différents journalistes. 18h l’heure arriver on va au 1re étage pour la conférence… Ca passe bien, mais j’arrive pas à sortir un mot sauf pour me présenter ^^’ C’est J’s qui fera les photos et pausera les questions ^^’ j’suis nulle… On a quand mêmer réussi à se prendre en photo avec eux (pourquoi j’ai fermé les yeux ????), et à leur serrer la main. Aves mes plats forme j’étais aussi grande que Daisuke o_0;;;;;
Ensuite, on est parti attendre l’ouverture des portes. J’avais trouvé un bon endroit où me mettre assez sympa avec une balustrade. ^^’ Le fan club de Kagerou et les gagnantes du concours JVstore étaient déjà au 1re rang ^^
Après, vous connaissez la suite : masnada. Ouais c’était pas mal ! Ca m’a saoulé au bout d’un moment, j’ai bougé et crier pour les encourager quand même. MA’J est arrivé en court de route.
Le meilleur était a venir avec kagerou. Dans le même ordre que d’habitude 🙂 Toujours en forme ! Y a que Yuana qui n’était pas en forme… Il dormait pendant la conférence de presse ^^’ Je me suis défoncée au concert. J’ai bougé, sauté, headbangué, crié, encouragé… Bref, génial ^^
Après c’est dodo lol
J’ai tapé la conférence de presse, elle sera bientôt en ligne. Ensuite je ferais le live report si personne ne veut le faire of course.

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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