BLABLAhumeurs

Ce vendredi…

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Ce fameux vendredi 13 avait pourtant si bien commencé.
A midi, avec mon chéri nous avions retrouvé ma mère à Opéra pour manger dans un resto japonais fort sympathique le Izakaya. Ensuite, j’ai dévalisé Aki boulangerie, puis après une petite promenade nous nous séparons, elle rejoint le métro, nous repartons vers Beaugrenelle pour récupérer la commande d’AG. C’est notre 3e jour de vacances et la seule chose qui nous préoccupe c’est de savoir si on va gagner à l’Euromillions et de faire des plans pour notre futur voyage.

Le soir on n’a pas très faim on se pose sur notre canap’ et on met Fullmetal alchemist brotherhood, mais je garde un œil sur twitter comme toujours. Quand je vois un contact relayer plusieurs infos sur des fusillades à Paris, je ne met pas très longtemps à comprendre que ce n’est pas normal et que c’est une attaque multiple… Je vois aussi assez vite qu’il se passe quelque chose au Bataclan. C’est une salle que je connais bien pour y avoir fait une dizaine de concerts. Je sais grâce à Facebook, qui me l’a rappelé dans la journée, qu’un ami est là-bas. Le nom du groupe m’avait interpellé, je dois avouer que je ne le connaissais pas du tout.

Je ne me précipite pas et j’attends confirmation, on voit tellement de fausses rumeurs sur FB ou twitter que je me méfie, au début c’est un peu flou je ne sais pas si l’attaque est près ou dans le Bataclan. Dès que j’en sais plus je le tag sur FB pour avoir des nouvelles. Heureusement, j’en ai très vite, il est sur son canapé et ne sait pas ce qu’il se passe… Je pousse un ouf de soulagement, mais je sais aussi que des tas d’autres personnes sont encore là-bas. Beaucoup vont mourir ce soir là. Une de nos connaissances a été blessé à la jambe, mais il va bien il est entouré de toute sa famille et ses amis proches. Nous ne l’avons appris que le lendemain.

Après ça on reste rivé sur les réseaux sociaux, puis sur BFM télé jusqu’à 3h du matin. Impossible de dormir. Ça tourne trop dans ma tête. Je suis sidérée, abattue. Je me relève tôt le lendemain. Je n’arrive plus à dormir. Je n’ai perdu personne hier, mais c’est tout comme. Je savais qu’il y aurait un après Charlie Hebdo, parce qu’on n’en a pas fini avec le terrorisme. Mais, je ne pensais pas à une telle tuerie. Et pas dans un endroit que je connais si bien, avec des gens qui sont comme moi fan de musique rock.

J’aime me rappeler des bons moments mon ami photographe qui était là-bas a survécu car il est parti juste après son shoot. Ses photos

Quoiqu’on en dise on a toujours vécu avec les attentats.
Celui de 1986 rue de Rennes m’avait beaucoup marqué quand j’étais petite, j’avais très peur pour ma maman qui partait bosser à Paris. J’angoissais parce que je savais que ça pouvait tomber sur n’importe qui. Déjà.
Quand je suis rentrée au lycée ce fut à Paris, en septembre 1995 juste après l’attentat à St Michel-Notre-Dame… J’étais pas fière, mais il fallait bien y aller. Je n’avais pas trop le choix. A cette époque j’étais jeune et j’avais surtout peur de me perdre dans le métro…

J’étais dans le RER C quand il y a eu l’attentat de Port Royal. On est descendu à Juvisy et j’ai continué à aller sur Paris à rejoindre mon lycée. A l’époque on n’avait pas de portable. On se doutait bien que c’était un attentat et pas un simple problème sur la ligne. Pourtant j’ai continué ma route. En arrivant on a demandé la permission de téléphoner, j’ai pu appeler ma mère et la rassurer. On vivait déjà avec la peur, personne n’oubliait son sac, il y avait toujours quelqu’un pour le rappeler. Ce qui m’a le plus marqué ce sont les sirènes des pompiers et des ambulances. On était en cours et on les a entendu pendant ce qui m’a paru une éternité. C’était une période difficile.

Cette fois le coup est rude, 129 tués, des centaines de blessés et autant de personnes traumatisées. On n’a jamais vécu un truc pareil. Et ça nous touche tous. Je pense aussi aux autres pays où il y a des attentas. Ceux de Tunisie m’ont beaucoup touchés, j’ai visité le musée du Bardo il y a deux ans et nous avons de la famille qui vit là-bas. Mais aussi partout ailleurs… Oui j’y pense et ça me fait de la peine. Dans quel monde vivons-nous ? Pourquoi les hommes se tapent dessus depuis la nuit des temps ? Sommes-nous vraiment des êtres si intelligents ?

Pourtant la vie doit reprendre. Mais c’est dur. Très dur.

Tanja

Tombée très tôt amoureuse du Japon, Tanja écrit sur la J-music, les mangas et les anime depuis 1997 dans des fanzines puis sur plusieurs webzine et sur son blog. Dès que l'occasion se présente elle part au Japon se ressourcer.

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